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Citations sur Correspondance (37)

Je passe maintenant à cette définition de la liberté que m'attribue votre ami ; mais je ne sais d'où il l'a tirée. Pour ma part, je dis que cette chose est libre qui existe et agit par la seule nécessité de sa nature, et contrainte cette chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir selon une modalité précise et déterminée. […] Vous voyez donc que je ne situe pas la liberté dans un libre décret, mais dans une libre nécessité.
Mais venons-en aux autres choses créées qui, toutes, sont déterminées à exister et à agir selon une manière précise et déterminée. pour le comprendre clairement, prenons un exemple très simple. Une pierre reçoit d'une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement, par laquelle elle continuera nécessairement de se mouvoir après l'arrêt de l'impulsion externe. Cette permanence de la pierre dans son mouvement est une contrainte, non pas parce qu'elle est nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsion des causes externes ; et ce qui est vrai de la pierre, l'est aussi de tout objet singulier, quelle qu'en soit la complexité, et quel que soit le nombre de ses possibilités : tout objet singulier, en effet, est nécessairement déterminé par quelque cause extérieure à exister et à agir selon une loi (modus) précise et déterminée.
Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout effort possible pour continuer de se mouvoir. Cette pierre, assurément, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indifférente, croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuit s'il est craintif. Un ivrogne croit dire par une décision libre ce qu'ensuite il aurait voulu taire. De même un dément, un bavard et de nombreux cas de ce genre croient agir par une libre décision de leur esprit, et non pas portés par une impulsion. Et comme ce préjugé est inné en tous les hommes, ils ne s'en libèrent pas facilement. L'expérience nous apprend assez qu'il n'est rien dont les hommes soient moins capables que de modérer leurs passions, et que, souvent, aux prises avec des passions contraires, ils voient le meilleur et font le pire : ils se croient libres cependant, et cela parce qu'ils n'ont pour un objet qu'une faible passion, à laquelle ils peuvent facilement s'opposer par le fréquent rappel du souvenir d'un autre objet.

LETTRE LVIII - Au très savant G. H. Schuller.
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Il n’a pas encore réussi à comprendre que sa liberté ne consiste pas dans le caprice mais que nous sommes le plus libres lorsque nous acquiesçons aux choses que nous avons perçues clairement et distinctement, même s’il est impossible de ne pas y acquiescer quand on les a perçues de cette façon.
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Ceux qui pensent que la substance étendue est faite de parties, autrement dit de corps réellement distincts les uns des autres, ne disent donc proprement que des sornettes, pour ne pas dire qu’ils délirent.
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Et même si Jean a écrit son Evangile en grec, néanmoins il hébraïse.
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Mourir pour ceux qui le veulent, tant qu’il m’est possible à moi de vivre pour le vrai.
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Vous vous laissez abuser par le misérable et orgueilleux Prince des esprits malins !
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Notre liberté ne consiste ni en une quelconque contingence, ni en une quelconque indifférence, mais en un mode d’affirmer ou de nier. De sorte que moins nous sommes indifférents à affirmer ou à nier une chose, plus nous sommes libres.
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[Erreurs dans la philosophie de Bacon et Descartes]

Le premier défaut et le plus grand que je reproche à ces philosophes, c’est de s’être si fort éloignés de la connaissance de la première cause et de l’origine de toutes choses ; le second, d’avoir ignoré la véritable nature de l’âme humaine ; le troisième, de n’avoir pas saisi la vraie cause de l’erreur.
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Les péchés, dans la mesure où ils n’indiquent que de l’imperfection, ne peuvent consister en rien qui exprime une réalité […].
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O garçon sans esprit, qui t’a donc charmé au point de te faire croire que tu avales, puis que tu as dans les intestins, le Suprême Eternel ?
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