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Citations sur Le Consentement (505)

Plus tard, avec un peu plus de maturité et de courage, j'opterai pour une stratégie différente : dire toute la vérité, avouer que je me sens comme une poupée sans désir, qui ignore comment fonctionne son propre corps, qui n'a appris qu'une seule chose, être un instrument pour des jeux qui lui sont étrangers.
Chaque fois, la révélation se soldera par une rupture. Personne n'aime les jouets cassés.
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Pourquoi tous ces intellectuels de gauche ont-ils défendu avec tant d'ardeur des positions qui semblent aujourd'hui si choquantes ? Notamment l'assouplissement du code pénal concernant les relations sexuelles entre adultes et mineurs, ainsi que l'abolition de la majorité sexuelle ?
C'est que, dans les années soixante-dix, au nom de la libération des mœurs et de la révolution sexuelle, on se doit de défendre la libre jouissance de tous les corps. Empêcher la sexualité juvénile relève donc de l'oppression sociale et cloisonner la sexualité entre individus de même classe d'âge constituerait une forme de ségréga-tion. Lutter contre l'emprisonnement des désirs, contre toutes les répressions, tels sont les mots d'ordre de cette période, sans que personne y voie à redire, sinon les culs-bénits et quelques tribunaux réactionnaires.
Une dérive, et un aveuglement dont presque tous les signataires de ces pétitions s'excuseront plus tard.
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La littérature excuse-t-elle tout?
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En effet, comment admettre qu'on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consen-tant? Quand, en l'occurrence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s'est empressé d'en profiter ? Pendant des années, je me débattrai moi aussi avec cette notion de victime, incapable de m'y reconnaître.
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C'est si facile de rendre heureux un homme. Puis soudain, au moment de jouir, je fonds en larmes sans raison apparente. Trop de bonheur, c'est tout ce que je trouve à lui répondre quand il s'inquiète de mes sanglots. Des jours entiers, je ne supporte plus qu'il me touche.
Et puis le cycle infernal repart, je me rappelle ma mission dans ce bas monde, donner du plaisir aux hommes. C'est ma condition, mon statut.
Alors j'offre à nouveau mes services, avec zèle et une conviction feinte dont j'arrive à me persuader moi-même. Je fais semblant. Semblant d'aimer faire l'amour, semblant d'y prendre du plaisir, de savoir à quoi riment tous ces gestes. Au fond de moi, j'ai honte de les exécuter avec autant de naturel, quand d'autres n'en sont qu'à leurs premiers baisers. Je sens bien que j'ai sauté une étape. Je suis allée trop vite, trop tôt, pas avec la bonne personne. Tous ces moments d'intimité, j'aurais préféré les vivre avec Youri pour la première fois. Qu'il ait été, lui, mon initiateur, mon premier amant, mon premier amour. Je n'ose pas l'avouer. Je n'ai pas encore assez confiance en moi, en lui.
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Un enseignant s'installe à côté de moi. Il m'apprend que je suis un sujet de conversation dans la salle des profs. « C'est toi, la fille qui sortait avec G.M. ? J'ai lu tous ses livres. Je suis un admirateur. »
Il serait tellement jouissif de lui répondre :
« Ah, ouais, t'es un gros porc, alors...» Mais bon, il faut que je me fasse bien voir, maintenant.
Je souris poliment, je paie et pars en essayant d'oublier son regard concupiscent sur mes seins.
Pas facile de se refaire une virginité.
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Notre histoire était pourtant unique, et sublime. À force qu'il me le répète, j'avais fini par croire à cette transcendance, le syndrome de Stockholm n'est pas qu'une rumeur. Pourquoi une adolescente de quatorze ans ne pourrait-elle aimer un monsieur de trente-six ans son aîné ?
Cent fois, j'avais retourné cette question dans mon esprit. Sans voir qu'elle était mal posée, dès le départ. Ce n'est pas mon attirance à moi qu'il fallait interroger, mais la sienne.
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Le manque, le manque d'amour comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas à la qualité du produit qu'on lui fournit et s'injecte sa dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude.
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À la maison, ma mère, si belle, s'étiole, s'isole, boit trop, se réfugie des heures entières devant sa télé, prend du poids, se néglige, va trop mal pour voir que son célibat est aussi lourd à porter pour moi que pour elle.
Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d'être regardée.
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Certains enfants passent leurs journées dans les arbres. Moi, je passe les miennes dans les livres. Je noie ainsi le chagrin inconsolable dans lequel l'abandon de mon père m'a laissée. La passion occupe tout mon imaginaire. Je lis, trop tôt, des romans auxquels je ne comprends pas grand-chose, si ce n'est que l'amour fait mal.
Pourquoi souhaite-t-on si précocement être dévoré ?
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