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Critique de traversay


Tous les personnages des livres de Peter Stamm naviguent dans une sorte de flou. Leur caractère est irrésolu. Ils subissent les épreuves de la vie avec un certain fatalisme. Hausser les épaules, comme dans Tous les jours sont des nuits, son dernier ouvrage, est l'attitude qui les résume le mieux. Leur révolte, si elle a lieu, sera douce, et comme un chemin emprunté presque comme par hasard. Les romans de l'écrivain suisse sont épurés et tiennent sur un fil fragile. Pour les apprécier, il faut être d'une humeur égale et se laisser bercer par une musique qui peut apparaître sensiblement monotone et dépourvue d'énergie. Parfois, la magie opère comme dans Sept ans, sans doute son meilleur livre. Tous les jours sont des nuits est moins réussi, trop étiré peut-être, comme si l'auteur recyclait ses thèmes favoris sans parvenir à dépasser une langueur somnolente. Les deux caractères principaux de Tous les jours sont des nuits sont Gillian et Hubert. Elle est présentatrice à la télévision et sa vie bascule lorsqu'elle est défigurée dans un accident de voiture alors que son compagnon décède ; il est peintre mais ne croit plus guère dans son art. Ils se sont rencontrés brièvement et ont ressenti une attraction mutuelle mais ne sont pas allés plus loin. Ils se retrouveront 6 ans plus tard dans un petit village de montagne. Leur reconstruction est en cours. Voilà. On a l'impression que ces deux êtres sont un peu hors d'eux-mêmes, observant de haut leur lente mutation, leur migration vers une vague sérénité qui passe par l'abandon de toute ambition. Au final, il ne reste qu'un peu de mélancolie qui flotte dans l'air. C'est un roman de Peter Stamm. Pas son meilleur mais il est suffisamment attachant pour diffuser un parfum qui n'appartient qu'à lui, avec ce cousinage certes lointain mais tout de même réel avec un certain Modiano.
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