- J'ai pas mal réfléchi, Phil.
(...)
- Et ?
- Et j'en ai conclu que les choses qu'on ne peut pas changer, il faut juste savoir les accepter.
Il me suffisait parfois d'un rien pour m'évader.
L'amour te pousse à faire des choses étranges. Il te fait distribuer des bonbons arc-en-ciel, il te fait dansoter dans les rues avec des souliers rouges aux pieds, et il n'hésite pas une seule seconde à te faire creuser des tombes à mains nues au beau milieu de la nuit dans quelque jardin paradisiaque.
Il a tout vu, tout. La phrase résonne dans mes oreilles. Wolf a parlé comme un enfant peu sûr de lui, entêté, menaçant. J'attends la suite : Et je vais tout raconter. Et soudain je sens un rire monter en moi à la pensée que ce petit jeu va se répéter indéfiniment. Tous les garçons du lycée vont passer devant moi à tour de rôle et se laisser embrasser, juste pour s'assurer que leur pire cauchemar est bien en train de devenir réalité : non ce n'est pas dans leur tête, ce n'est pas un simple mirage né lors de nuits fiévreuses et sans sommeil passées à ruminer de mauvaises pensée. Et une fois que leur salive se sera mélangée à la mienne, ils se serviront de moi comme d'un papier tournesol pour voir quelle couleur va s'afficher, et savoir enfin s'ils en sont ou pas - des lépreux.
Celui qui n'a jamais appris à prendre de soi a besoin d'un ange gardien.
Les enfants sont de la cire entre les mains du monde, dit Tereza, un jour où je lui en parlai. Des livres ouverts aux pages vierges, qui sont écrits par nous, les adultes. Ce qui se trouve dans les premiers chapitres, tu ne pourras plus t'en défaire et tu devras vivre avec pour le reste de ta vie.
Quand on a l'impression que sa vie n'a pas de sens, on peut au moins essayer de se fixer des buts. Avec un peu de chance ça finit par revenir au même.
L’avenir n’est jamais bien loin, il commence dès l’instant d’après.
Les aventures dans lesquelles je me trouvais embarqué en lisant les livres empruntés à la bibliothèque avaient beau être aussi variées et différents les unes des autres que les histoires des Mille et Une Nuits, elles avaient pourtant toutes le même effet : elles m'enveloppaient comme un manteau protecteur et me préservaient des Pantins du monde là-dehors. C'est pour cette raison que j'aimais la bibliothèque [de Visible]. Pour moi, c'était le milieu du monde.
Les aventures dans lesquelles je me trouvais embarqué en lisant les livres empruntés à la bibliothèque avaient beau être aussi variées et différentes les unes des autres [... ] , elles avaient pourtant toutes le même effet : elles m'enveloppaient comme un manteau protecteur et me préservaient des Pantins du monde là-dehors. C'est pour cette raison que j'aimais la bibliothèque. Pour moi, c'était le milieu du monde.