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Critique de Cigale17


J'avais lu et bien aimé les deux premiers tomes de la série (La Reine de la Baltique et du sang sur la Baltique) et je n'avais pas retrouvé les personnages récurrents de la série depuis lors. Non par désintérêt, seulement parce qu'il y a tant de livres à lire… et que, pour dire vrai, je me suis lassée des polars nordiques ! Pourtant, j'ai retrouvé avec plaisir l'île de Samdhamn et celle d'Harö, les aller-retour en ferry, les contraintes de la vie sur des îles, et l'hiver, assez froid pour que gèle le bord de la Baltique ; du plaisir aussi à retrouver Thomas et Nora.

Thomas Andreasson, le policier récurrent dans les romans de Sten, enquête sur la mort suspecte de Jeannette Theils, célèbre grande reporter, habituée des sujets brûlants, connue pour ses opinions ancrées à gauche et son acharnement à défendre les victimes d'exaction de toutes sortes. Son employeur principal le confirme : elle préparait un grand sujet ; mais non, le journal ne sait pas sur quoi elle travaillait, car elle avait demandé un long congé. Secondé par sa collègue Magrit, Thomas va se retrouver à devoir suivre plusieurs pistes pour trouver l'assassin, des plus évidentes à la plus inattendue. Pour sa part, Nora Linde n'accompagne pas Thomas dans ce tome, contrairement à ce qui se passe dans les deux premiers. Elle se débat dans des problèmes personnels et professionnels, les derniers ne sont d'ailleurs pas résolus à la fin de cette histoire.

J'ai trouvé Viveca Sten, l'auteure de Retour sur l'île, nettement plus engagée socialement que dans les romans précédents. Il se trouve que l'intrigue permet d'aborder différents problèmes de société et donne à voir une Suède bien éloignée du modèle que ma génération affectionnait ! Les problèmes professionnels de Nora donnent l'occasion à l'auteure de traiter de l'évasion fiscale (pardon, de l'optimisation fiscale) et des arrangements des banques et des grands groupes avec les lois. Entre harcèlement sexuel, abus de pouvoir et chantage à l'emploi, l'ambiance est délétère dans la boîte où travaille Nora... Les différentes pistes que suivent Thomas et Magrit vont les mettre en contact avec une femme aussi impitoyable que charmante en apparence, et un garde du corps d'origine américaine au passé assez trouble. Elle dirige un parti d'extrême droite dont il est le factotum. Comme toujours, Thomas prend son enquête très à coeur, au risque même de négliger sa famille pendant cette période de Noël 2008. Il faut dire que les idées du parti Nouvelle Suède le hérissent encore plus qu'avant, si c'est possible, depuis que son collègue Aram, d'origine irakienne, lui a fait des confidences sur son enfance dans l'Irak en guerre et son statut de réfugié à son arrivée en Suède. Ce ne sont là que deux des thèmes traités ou effleurés ; on peut y ajouter la difficulté d'élever des enfants au sein d'une famille monoparentale, l'anorexie, l'homosexualité, l'éthique dans certaines professions, et j'en oublie assurément.

L'enquête est parfaitement indépendante des autres tomes de la série, mais j'ai été soumise à un rattrapage d'enfer en ce qui concerne la vie des personnages récurrents… ce qui m'incite à combler les lacunes en lisant les tomes précédents, et probablement le suivant !

Challenge multi-défis 2019 # 34
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