Citations sur Livre des origines, tome 2 : Les chroniques de Feu (4)
- Chut, tu vas apprendre quelque chose. Les Chroniques sont un registre - on pourrait même dire LE registre - de tout ce qui vit. Toute créature qui marche, parle, respire, chante, rit, pleure, court ou fait des bulles (j'adore faire des bulles !) figure dans ces pages. Et la liste se modifie sans cesse, à mesure que la vie autour de nous commence à poindre ou à décliner.
Michael s'était précipité pour écarter les braises à mains nues en criant le nom de sa sœur.
— Elle sait que vous arrivez.
— Elle ? Le dragon est une dragonne ?
— Oh oui. Rappelez-vous que vous êtes en sécurité pour autant que vous soyez le vrai Conservateur. Elle sert le livre, et le livre sert le Conservateur.
— D'accord.
— Si vous n'êtes pas le vrai Conservateur, il y a toutes les chances pour qu'elle vous dévore.
— D'accord.
— Elle vous fera peut-être rôtir avant.
— D'accord.
— Ou elle vous avalera tout cru.
— J'ai compris.
Michael cessa de se contenir. Fini le comportement amical pour établir le contact : il avait envie de saisir l'homme par la barbe et de le secouer.
— On ne peut pas.
— On ne peut pas quoi ? On ne peut pas nous le dire ? Parce que mon ami, là...
— On ne peut pas la soigner. Pas d'antidote. En tout cas, pas que Bert connaisse. Mais elle n'est pas mal, comme ça. Et vous pourriez trouver un joli coin pour la mettre. Elle a vraiment de quoi égayer une pièce.
— Ma sœur n'est pas un meuble !
— Bien entendu, bien entendu, concéda Bert, mais elle ne vaudra plus grand-chose pour la conversation, vous en êtes conscient ?
— Je vais lui trancher la tête ! rugit Gabriel.
La lèvre inférieure du gardien se mit à trembler, et il émit un gémissement.