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Critique de Souri7


⭐️Troisième opus de la saga mettant en scène Constance Koop, première femme shérif adjoint dans une Amérique en pleine métamorphose.⭐️


Quelques mois après avoir réussi à arrêter le baron von Matthesius (voir La femme à l'insigne) de manière assez mouvementé, Constance fait encore la une des journaux. Cette notoriété ne lui plait pas le moins du monde puisque de nombreuses demandes en mariage lui arrivent des quatre coins du pays. 😵 le mariage est pourtant la dernière chose souhaitée puisque son métier d'adjointe du shérif la comble et l'occupe.
Il faut aussi dire qu'elle a de quoi faire avec l'arrivée d'Edna Heustis, accusée de débauche pour avoir désiré uniquement s'émanciper de sa famille en trouvant un travail et un logement ; de Minnie Davis, accusée d'avoir vécu avec un homme sans passer au préalable par la case mariage...; et Fleurette, sa petite soeur (et fille cachée) qui s'est sauvée avec une troupe d'artistes.😓


Comme toujours, ne vous attendez pas à un roman policier. D'ailleurs, je ne comprends pas que cette série soit présente dans les Grands Détectives de la collection 10/18. Ce troisième opus présente plus le côté sociétal de l'époque concernant le rôle des femmes dans une Amérique en plein bouleversement. le côté policier est totalement absent puisqu'il n'y a pas d'enquête, pas de criminel à traquer. le seul côté "policier" de ce roman tient en la présence de Constance Kopp, première shérif adjoint de l'époque.


Amy Stewart dans La justicière et les filles perdues nous décrit la condition des femmes de l'époque au travers notamment d'une loi fédérale votée quelques années plus tôt : le Mann Act ou White-Slave Traffic Act (traite d'esclaves blancs). Cette loi a été dévoyée et poussée à l'extrême puisque certains tribunaux l'ont utilisé afin d'arrêter des femmes et des hommes quittant un état sans l'accord de la famille. Les hommes étaient accusés de traite de blanche et les femmes enfermées dans des centres de redressement voire, interner dans des asiles jusqu'à la fin de leur vie. Dans ce roman, Amy Stewart nous brosse le portrait de deux situations : celle d'Edna Heustis, une jeune femme désirant son indépendance et fuir l'avenir attendu (mari, enfants, ménage, lessive) et, celle de Minnie Davis, partie avec un homme dans un autre état pour fuir également cette monotonie.


Le point fort de cette série concerne le contexte historique réel. Les personnages ont réellement existés même si l'histoire a été romancée afin de la rendre plus captivante ; les événements et les bouleversements sociétaux sont décrits de manière vivante et réaliste. On sent le travail de documentation important en amont de la part de l'auteur et son attachement avec cette Constance Kopp, incroyable pour son époque. le tout est ensuite saupoudré d'un humour caustique et d'extraits de journaux de l'époque. D'ailleurs, la lecture de quelques unes des lettres demandant Constance en mariage, valent le coup d'oeil.


👉Pour résumer, ce troisième opus n'est certes pas une enquête policière au sens strict du thème. Oublier les criminels, les enquêtes à énigme et laisser votre esprit découvrir une autre époque, une autre manière de concevoir les choses. Votre côté féministe risque d'être titillé !😝
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