Alors qu'elle vient de fêter ses 40 ans, Alice s'endort, seule et passablement ivre, pour se réveiller dans son corps d'adolescente sur le point de fêter ses 16 ans… Elle, la fille unique de Léonard
Stern, l'auteur culte de Time Brothers, a baigné toute son enfance dans l'univers du voyage temporel et voilà que la possibilité de modifier son destin lui est donnée… D'allers-retours en allers-retours, Alice explore différentes possibilités mais, à quoi tient le bonheur finalement? Des enfants? Un mari? Une bonne situation? Une chose est sûre pour Alice, elle doit tout faire pour que son père n'agonise plus dans un hôpital le jour de ses 40 ans! Mais, si l'on peut influer sur son propre sort, peut-on néanmoins changer le destin des autres?
Avec “
Demain, même heure”, je m'attendais à lire un roman plein de fantaisie, le voyage dans le temps offrant un large éventail de possibilités… Mais,
Emma Straub est restée assez classique dans son récit. Bloqué sur une seule et même date, le voyage se révèle finalement assez limité et est, par ailleurs, très vite survolé par l'autrice dans la quatrième partie du roman… Par ailleurs, l'accroche en quatrième de couverture qui promettait “un voyage dans le temps poétique” n'a pas non plus tenu ses promesses… Quelle poésie à décrire inlassablement la population huppée et privilégiée de l'Upper West Side à laquelle seule une héroïne de “Gossip Girl” pourrait s'identifier?
Si le résumé du livre m'avait paru prometteur, je dois bien reconnaître que j'ai été un peu déçue par le résultat… J'ai néanmoins été surprise par l'orientation de l'histoire qui sort des clichés romantiques faciles.
Emma Straub se sert de la dimension fantastique pour interroger sur la difficulté à affronter le deuil. A travers les différentes tentatives d'Alice de modifier son présent, sans jamais parvenir à un résultat satisfaisant, on assiste finalement à une tentative désespérée de repousser la mort presque imminente de son père. Un roman qui interroge, avec une certaine sensibilité, notre rapport à la perte d'un être aimé et à l'acceptation du deuil. Dommage qu'il laisse cette impression de tourner en rond pendant 387 pages!
Bon après, même si j'ai l'air dure sur mon retour de lecture, ce n'était pas une torture pour autant! L'écriture d'
Emma Straub est fluide et agréable, les chapitres sont courts et aérés pour un roman qui se lit sans déplaisir… Mais sans entrain non plus… Enfin, si Alice ne m'a pas emportée dans son univers, j'ai trouvé en revanche le personnage de Léonard très réussi et particulièrement attachant et je suis sûre qu'avec sa jolie couverture pimpante et colorée, “
Demain, même heure” saura trouver son public!
Un grand merci à Babelio et aux éditions Les Escales pour ce partenariat Masse Critique!