Accelerando

Merci à Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

La singularité traite du passage de l'humanité a un niveau supérieur grâce à des découvertes informatiques, biologiques, scientifique, ou à des rencontres avec des extraterrestres.

Le livre se présente avec un glossaire en fin d'ouvrage et une cartographie en 3ème de couverture. La cartographie positionne différents ouvrages de science-fiction en fonction de copie virtuelle, réalité virtuelle, post-humanité ou encore intelligence artificielle. Bien que ce genre de l'exercice reste toujours criticable, c'est un excellent outil pour démarrer une exploration de ce courant de la science-fiction.

Il n'est pas inutile pour aborder un ouvrage aussi complexe qu'Accelerando d'avoir quelques informations sur l'identité de l'auteur et son background. Charles Stross est un écrivain britannique. Il a fait des études en informatique et en pharmacie. Il était très fort impliqué dans des articles concernant Linux, les logiciels libres, avant de se consacrer définitivement à la littérature de science-fiction, horreur ou fantasy.

Accelerando et une saga familiale au travers de la singularité. Il est composé de 9 tableaux. Chaque tableau présente un saut de l'humanité à l'étape suivante séparé par un peu plus d'une décennie. L'ouvrage se construit à la manière de Tubullar Bells de Mike Oldfield par adjonction d'un point après l'autre jusqu'au crescendo final. Chaque personnage personnifie un point de vue, une conception souvent existentielle par rapport à la situation.

Qu'en penser ? Plus que de la science-fiction c'est de la "juridique-fiction prospective". L'approche typiquement anglo-saxonne est très Common Law : c'est à travers les conflits que se construit le nouveau droit.

Chaque nouvelle situation pose de vrais problèmes. Ceci incite à une réflexion qui s'opère au détriment de la fluidité du récit.

Charles Stross, par la diversité de ses sujets et de ses styles, reste un auteur difficile et complexe à appréhender. J'en suis très amateur, mais je suis bien conscient que cela n'est pas nécessairement le cas de tout le monde.

Au début du XXIème siècle, Manfred Macx, courtier en trouvailles et inventions dans le domaine de l'informatique et des technologies de pointe, milite pour « l'open source », c'est à dire pour la totale liberté d'accès aux découvertes. Tout en se disant respectueux de la propriété intellectuelle. Totalement bénévole, il permet ainsi à pas mal de gens de s'enrichir. Lui-même vit très confortablement alors qu'il n'a officiellement aucun revenu. de discrets mécènes pourvoient à tous ses besoins. C'est la raison pour laquelle il est harcelé par un agent du fisc, en l'occurence son ex compagne, qui lui réclame une somme faramineuse... Un jour, Manfred se fait voler toute sa mémoire... Quelques années plus tard, sa fille Amber, conçue en éprouvette, vogue avec quelques amis vers une naine brune à la recherche d'un signal extraterrestre...
Avec « Accelerando », le lecteur se retrouve face à un OLNI (objet littéraire non identifié) tant l'ouvrage est étrange, inclassable et déroutant. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un roman d'un seul tenant avec une intrigue construite et une histoire classique avec début, développement et fin, mais de neuf chapitres ou de neuf nouvelles sans autre lien que des personnages récurrents qui évoluent à des périodes et dans des contextes différents. Mais il y a bien pire que cette impression de grand foutoir sans queue ni tête, il faut aussi subir le jargon permanent, l'abus de termes techniques voire pseudo scientifiques qui obligent le lecteur à se référer presque à chaque page à un important glossaire qui peut sans doute éclairer informaticiens, astrophysiciens, chimistes et autres scientifiques de haute volée mais qui laisse le béotien dans une frustrante incompréhension. de nombreux thèmes sont abordés comme le clonage, la fécondation in vitro, la post humanité, l'invasion numérique, l'avenir de l'humanité, l'intelligence artificielle ou l'optimisation des performances du cerveau humain. Mais l'ennui, c'est qu'une idée chasse l'autre, qu'une théorie scientifique annihile l'autre, qu'une tentative d'explication disparaît ou se ramifie dans une autre et qu'au bout du compte, tout ce verbiage se révèle confus, embrouillé et abscons. « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire en viennent aisément... » Avec Stross, c'est malheureusement loin d'être le cas et l'on a toutes les peines du monde à suivre les méandres d'un discours pour le moins obscur Très vite, Stross lasse la patience du lecteur le plus indulgent. Trop occupé à déballer toute cette esbrouffe scientifique, l'auteur devient vite pesant pour ne pas dire pédant tout en ne racontant rien de bien intéressant ni de bien original. La quatrième de couverture parle d'intelligence et d'humour. le lecteur, s'il n'est ni snob ni geek, les cherchera en vain.
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Singularité, Geek Paradise et économie politique 5.0. Un livre joueur et essentiel.

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