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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"C'est une chose d'inventer des histoires pour sauver les autres. C'en est une autre d'écrire une histoire pour se sauver soi-même. (p319)"

A l'image de la couverture c'est dans un univers coloré et aux multiples facettes que nous découvrons avec ce premier roman de Mathangi Subramanian, le bidonville de Bangalore, au sud de l'Inde. un univers coloré à bien des titres. Parlons tout d'abord de la bande de jeunes filles, au nombre de 5, unies comme les doigts de la main : Banu, l'artiste constructive, qui vit auprès de son Ajji (grand-mère), Deepa, malvoyante, sensible et danseuse, Joy, transgenre, né garçon, baptisée fille, Rushana, qui oscille entre les sexes et Padma, celle venue d'ailleurs. Elles sont de confessions religieuses et d'orientations sexuelles souvent différentes mais ce qui les lie c'est l'attachement au bidonville où elles vivent : Leur Paradis, et quand il est question de le raser pour laisser place à un centre commercial elles vont faire front, user de tous les stratagèmes pour obtenir un sursis. Certes il s'agit d'un bidonville mais c'est leur bidonville : elles en connaissent chaque recoin, elles n'ont souvent connu que ce lieu de vie, il les protège et craignent en le voyant disparaître de se perdre elles-mêmes.

Quoi de plus personnel que le lieu où l'on a grandi, quel qu'il soit, même misérable il forge les existences, les caractères. Mais quand il s'agit d'un bidonville où l'électricité est souvent intermittente, les condition sanitaires déplorables, qui pourrait croire que l'attachement soit aussi profond.

A quoi rêvent les jeunes filles de ce quartier confrontées aux bouleversements de la société et aux appétits des promoteurs, que va devenir leur monde, leur amitié, leurs familles ?  A travers leurs parcours mais aussi ceux de leurs mères et même pour certaines, grand-mère, l'auteure nous offre un kaléidoscope d'une jeunesse qui, sans porter de jugement les unes sur les autres en acceptant leurs différences, tente de se bâtir un avenir autre que celui qui leur est habituellement destiné. Trouver une issue à la pauvreté peut-être par les études.....

Dans cette ville en pleine mutation industrielle, où se développent de nombreuses industries informatiques, plate-formes téléphoniques etc...., la population des bidonvilles se refuse à voir disparaître leur ville dans la ville car elle n'a d'autres lieux où se réfugier, car rien n'a été prévu pour eux mais aussi parce qu'elle sait qu'elle va perdre son âme, ses traditions, sa solidarité. C'est bien plus que deux mondes qui s'affrontent : ce sont deux univers du "tout" face au "rien" mais ce rien est tellement riche d'humanité.

C'est un roman très féminin, les hommes étant pratiquement absents, sans nom, le plus souvent identifiables par des caractéristiques physiques. La force du Paradis se sont ses femmes qui y vivent, qui y élèvent les enfants avec une solidarité féminine inter-générationnelle. Vous y respirez les parfums des plats et des épices qui baignent chaque maison, vous suez de la chaleur humide, vous admirez la chatoyance des tissus.

Mais au Paradis la vie est difficile, si vous vivez ici c'est que vous n'avez pas d'autres choix et elles vont se découvrir des armes pour sauver leur quartier, puiser en elles la force nécessaire,  tenter de suivre des études avec la bienveillance de leur directrice : Mme Janaki, pour échapper au mariage, jeune, souvent seule issue pour elles.

C'est une lecture dépaysante et instructive dans laquelle on s'installe, dont j'aurai peut-être aimé qu'elle soit encore plus introspective encore pour certains personnages car j'ai eu le sentiment d'un survol de chacune des vies, preuve que je me suis attachée à chacune d'elles, à leur devenir. Elles sont très bien identifiables et représentatives d'une jeunesse et ce que j'ai le plus apprécié  c'est qu'il ne ressort aucune plainte, aucun pathos, aucun misérabilisme mais plutôt un récit optimiste (sans toutefois cacher les conditions de vie difficiles), tourné sur le positif à travers ces héroïnes. En parcourant les ruelles, en passant de foyer en foyer et en choisissant un panel représentatif d'une société en pleine mutation, en y introduisant des petites intrigues pour aborder tous les aspects de cette société, l'auteure en fait une fresque sur la condition des femmes en Inde et en particulier quand elles font partie des classes les moins privilégiées.

Un récit réaliste et lumineux, qui ne fait pas abstraction des difficultés rencontrées par les femmes se retrouvant le plus souvent seules à élever les enfants suite à l'absence ou l'abandon des pères, de leur alcoolisation et leur violence, dans un environnement réduit au strict minimum, dans des conditions d'extrême pauvreté et arriver à en extraire la lumière d'un possible devenir est déjà une prouesse. A travers ces portraits l'auteure évoque le destin des femmes et jeunes filles d'un pays encore ancré dans les traditions mais en pleine mutation. 

C'est avec une écriture pleine de douceur mais lucide que Mathangi Subramanian nous invite à écouter les voix féminines, de leurs attentes, de leurs espoirs et de leurs luttes, elles souvent invisibles et silencieuses osent, avancent pour défendre ce qui leur est cher. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Pas de coup de coeur pour ce roman qui se déroule dans un bidonville à Bangalore.
Certes on retrouve des valeurs humanistes, la solidarité entre femmes dans des conditions difficiles, l'amitié forte entre cinq adolescentes dont une transgenre, la lutte contre l'exclusion.
Mais cela ne suffit pas pour faire un bon livre !
Il m'a semble que l'écriture était assez fade, un peu bâclée et de ce fait, je me suis un peu ennuyée. Même si le sujet était intéressant !.
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Nous sommes parfois confrontés aux images de vie dans les bidonvilles des mégapoles. Elles sont insoutenables tant les habitants y sont écrasés par la roue de l'horreur et des épreuves quotidiennes réservées aux pauvres. Ce roman nous y confronte par les mots…Et l'auteure nous associe aux destinées des femmes, des filles et donc des enfants. Ici nous sommes à Bangalore, au sud de l'Inde. Ce sont les castes avec toutes leurs règles, leurs religions, leurs langues qui se confrontent aux bulldozers de la modernité, à l'établissement d'une ville tentaculaire. le titre du livre « Les toits du paradis » nous invite cependant dans la lutte de cinq des filles de ce Paradis. Une leçon de solidarité, de complémentarité et de courage. Absolument touchant mais éprouvant. Ces valeurs sont peut-être « paradisiaques » ! MG
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