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Critique de kielosa



Je suis l'heureux bénéficiaire de ce beau livre, reçu dans le cadre du dernier masse critique de Babelio, et je remercie notre site de lecteurs et surtout Patricia Martinez, co-fondatrice des Éditions Passiflore à Dax dans les Landes.

Commençons par quelques présentations et repères :
- Charles Despiau (1874-1946) est un important sculpteur français, relativement fort influencé dans son oeuvre artistique par Auguste Rodin.
- Maria Lani, qui est née Maria Jeleniewicz près de Częstochowa en Silésie polonaise, le 24 juin 1905, connue également sous le pseudonyme de son mari Abramowicz, a été un modèle célèbre et une actrice, venue à Paris avec son époux, Maximilian Ilyin (1893-1964), et son frère Alexandre en 1928, à l'âge de 23 ans.
- Sur la couverture du beau livre figure une photo de la belle sculpture de "Madame Maria Lani" par Charles Despiau de 1929 et qui peut être admirée au Musée d'Art Moderne de Paris.

Dans un "avertissement" précédant le journal de Maria Lani, l'auteur Frédéric Sudupé, nous explique qu'entre le vrai et le vraisemblable la frontière n'est pas toujours parfaitement tracée, mais qu'il s'est tenu "au plus près de la vérité historique des protagonistes et des dates". La partie fiction toujours au service de la réalité.

Le Journal de Maria Lani lui commence à l'automne 1928, plus précisément le 5 octobre, où ayant fui la grosse misère dans son pays natal et fraîchement débarquée à Paris, notre jeune héroïne ressent quelques difficultés psychologiques à assumer la métamorphose de pauvre petite Polonaise en star française. Elle se trouve toutefois des points communs avec une certaine Alice Prin (1901-1953), qui parti de rien s'est transformée en reine Kiki de Montparnasse.

Je vous laisse découvrir chers ami-e-s, si oui et dans quelle mesure cette belle jeune dame, à peine sortie de l'adolescence et d'un univers à l'opposé de la Ville Lumière a réussi son rêve ambitieux.

Mettons que cela se présente plutôt prometteur, car déjà le 11 octobre 1928 elle rencontre le grand artiste, poète, peintre, dramaturge et cinéaste Jean Cocteau (1889-1963), qui va appuyer ses initiatives et efforts. le même mois d'octobre, elle a fait aussi déjà sa première séance de pose chez Charles Despiau

Selon Wikipédia, en tout pas moins de 51 artistes ont réalisé un portrait de Maria Lani, à savoir 45 tableaux et 6 sculptures, parmi lesquels des noms aussi illustres que Braque, Chagall, de Chirico, Duffy, Fernand Léger, Foujita, Matisse, Man Ray, Max Jacob, Chaīm Soutine, Kees van Dongen, Ossip Zadkine, etc, etc...
Mes préférés personnels sont de la main de Pierre Bonnard (confer page 178 du livre) Othon Friesz et Charles Despiau (of course).
Une galerie vraiment impressionnante.

Sans vouloir en dire plus sur les débuts bien a part de Maria Lani et sa relation avec Charles Despiau, que Frédéric Sudupé a merveilleusement reconstitué dans Le Journal, qui s'arrête abruptement le 4 novembre 1929, je me permets de vous signaler que sa vie n'a pas été simple.

En 1941, Maria Lani a entrepris une deuxième fuite. Cette fois-ci aux États-Unis pour échapper aux lois antijuives de la France sous L'occupation et elle est décédée d'une tumeur cérébrale à Paris le 16 mars 1954, à l'âge de 48 ans seulement.

Frédéric Sudupé a fait un excellent travail avec cet ouvrage fascinant, qui est, à mon avis, avant tout intéressant pour son évocation critique des fameuses Années Folles dans le milieu artistique de la capitale française et à travers une personne à la destinée hautement singulière.
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