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Critique de BazaR


J'ai lu il y a longtemps les biographies « romancées » (l'auteur n'était pas un grand romancier) de Jules César et Auguste par Roger Caratini. Je me décide enfin à aller voir l'une des quelques sources antiques.
Pourquoi Suétone plutôt que Tacite ? Ben… j'ai pris le premier qui m'est passé sous les yeux.
Est-ce une bonne pioche ? Ben… je vais faire une réponse de Normand.

D'un point de vue masse d'informations on est servi. C'est carrément exhaustif. Tout y passe ; Suétone n'oublie aucun détail. Les grands moments de l'Histoire sur lesquels les auteurs insistent en général sont traités avec la même célérité que les petits détails. Chez César la guerre des Gaules est expédiée en une page et la bataille de Pharsale (face à Pompée) en deux lignes. Pas mieux pour Octave/Auguste pour la bataille de Philippes (allié à Marc Antoine contre Cassius et Brutus, les assassins de César) ou Actium (contre Marc Antoine et Cléopâtre).
Les actes législatifs des deux hommes sont énumérés avec précision. On en apprend beaucoup sur les difficultés de César lors de sa préture ou de son consulat ; il a eu de nombreux échecs. On se rend compte de l'ambiance d'intrigue et de la violence des séances du Sénat. Pour Auguste, une fois son pouvoir installé, ça n'est pas la même chanson ; on sent bien la soumission du Sénat.
Suétone décrit le physique des deux hommes dans leurs détails les plus scabreux, ce qu'ils aimaient manger, comment ils se détendaient, leur vie amoureuse et leurs incartades. Une grande place est laissée aux présages qui ont émaillé leur vie – il semble qu'Auguste ait toujours été averti de ses victoires et même de sa mort avant que ces événements n'aient lieu – et aux songes qu'ils ont pu faire.
Bref, ce livre est une bible pour les étudiants en Histoire et pour les écrivains ou scénaristes qui veulent évoquer ces personnages dans leurs oeuvres.

Mais le style est d'une sécheresse effroyable. L'émotion en est absente. J'ai parfois eu l'impression de lire un dictionnaire. Malgré tous les détails apportés par le texte, à aucun moment on a l'impression de pénétrer dans la tête de César et Auguste, de saisir leur psychologie. Même Roger Caratini fait mieux, c'est dire. Quant à l'entourage, ce ne sont que des ombres sans substance. Pompée, Calpurnia, Crassus, Livie, Germanicus, Tibère sont présents mais uniquement dans la mesure où ils interagissent avec les biographiés. de leur existence on ne saura que peu de choses.
Je me souviens de la série Moi Claude, Empereur, adaptée du roman de Robert Graves. de l'ambiance « Game of Thrones » qui y régnait, des infâmes complots de Livie pour mener son fils Tibère au pouvoir. Rien de tout cela ici.

Je continuerai Suétone bientôt avec Tibère et Caligula. Je sais à quoi m'attendre à présent : de l'information, peu d'émotions. C'est quand même dommage.
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