Le vol de l'autruche

Abordons tout de suite le seul point critique de ma lecture : ce roman ne souffrirait pas de quelques pages en moins, certaines situations sont trop étirées, notamment dans la relation amoureuse de l'héroïne.

Ceci mis à part, ce premier livre de Crysten Sullivan m'a bluffée. Voici pourquoi :

. le sujet choisi : quelques mois dans la vie d'une jeune femme de 23 ans, Maggie, obèse. Un thème, le surpoids, qui avait interpellé Crysten Sullivan au travers de ce que vivait une de ses congénères à l'université. Bravo à elle de s'en emparer pour nous livrer un livre dense, qui nous fait réfléchir tout en restant dans un registre volontairement enlevé et léger.

. Les variations autour de ce thème :
- l'intégration de l'héroïne au sein d'une multinationale malgré / grâce à son obésité. Les amitiés, les inimitiés, qui se nouent autour d'une personne en vêtements pluri-XL.
- les regards lourds et les mains qui se tendent.
- les barrières et les opportunités, quoique, en ce qui concerne ces dernières, n'oublions pas que nous sommes dans un feel-good book et que la réalité des personnes obèses en est certainement loin.
- les espoirs et désillusions.
- les personnages gravitant autour de Maggie. Surtout « Bouddha », et ce que Crysten tisse pour lui donner une extrême profondeur. C'est notamment par ce « travail » qu'on envisage tout le potentiel littéraire et romanesque de notre jeune auteure.
Un petit regret quant à « La Renard », j'aurais aimé en savoir un peu plus sur les motivations et frustrations de cette collègue (si ?) détestable.
- le côté factuel de Maggie – sous la plume de Crysten - qui nous permet d'appréhender son obésité et comprendre que chaque cas est différent et n'a rien d'universel. Que donc aucun jugement n'a de sens.

. Et pour le fond : une excellente conduite de l'histoire et des péripéties de Maggie, des dialogues qui tombent juste, et des personnages suffisamment campés pour nourrir notre imagination.



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