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Critique de KiriHara


Voilà ! C'est fait ! Enfin… presque.

Comme me l'avait si gentiment conseillé Samuel Sutra en réponse à ma critique sur son roman « Coupable(s) », j'ai tenté l'expérience de la lecture de sa série « Tonton » en débutant par le premier épisode, « Tonton et ses chinoiseries » qui, si j'ai bien compris, a été publié après les autres, car, originellement, écrit par l'auteur pour s'amuser et amuser ses proches, et édité suite à la réédition des romans suivants.

Bref.

J'aime l'humour ! J'adore les romans policiers ! et, par ricochet et en toute logique, j'apprécie les romans policiers humoristiques. Je les aime à un tel point que je n'écris que cela et que, même quand mon intention est d'accoucher d'un polar sérieux, en cours de route, celui-ci ne tarde pas, irrémédiablement, à virer tragiquement dans la gaudriole.

Du coup, si j'apprécie en écrire sans modération, je suis tout autant égayé à l'idée d'en lire.

Ayant donc émis des réserves sur le roman « Coupable(s) » de Samuel Sutra, non pas sur le style, les personnages, la plume ou même l'intrigue, mais plutôt sur la seule narration qui, à mon sens, succombait à une certaine facilité, l'auteur me conseillait de lire sa série des « Tonton » présageant que celle-ci était plus à même de me contenter.

Écoutant rarement les conseils que l'on me donne, j'ai préféré, dans un premier temps, me plonger dans « le tueur en ciré » pour un résultat mitigé.

Et voilà, donc, après de nombreux mois, j'ai tenté l'expérience de Tonton…

Tonton est réputé dans le milieu (et sur les bords) et envisage de mettre la main sur le magot du Belge après avoir appris par le Zébré, en tôle avec le truand d'outre-Quiévrain, que celui-ci planque, chez lui, un pactole.

Mais le Zébré, après sa libération, s'est frotté à la vieille, la mère du Belge, après que celle-ci l'a surpris, durant la nuit, furetant chez elle. Effrayé, le Zébré a dû se résoudre à appeler les flics pour venir le sauver et est retourné en zonzon.

Du coup, Tonton veut tenter sa chance et a regroupé autour de lui sa fine équipe de bras cassés. Mais, pour ce faire, il lui faut plus de renseignements sur l'endroit où est planqué le pactole et il désire se rapprocher du Belge qui, depuis, a pété les plombs en se prenant pour Napoléon et a été interné dans un asile pour riches. L'idée, se faire interner à ses côtés en se faisant passer pour Jules César afin de lui tirer les vers du nez.

Bon, que dire...

Je vais d'abord commencer par le positif (oui, je sais, cela implique qu'il y a du négatif… désolé.). Mais de ce positif découle le fait que l'on se fout totalement du négatif. Alors, pourquoi se faire suer à inventorier mes griefs ? Parce que !

Dès les premiers mots, les premières phrases, on sent immédiatement que l'auteur se fait plaisir et a écrit ce roman pour rigoler, pour s'amuser et, éventuellement, faire plaisir à d'autres…

Cette démarche pour moi est essentielle et excuse, pardonne voire justifie tous les défauts possibles que ledit roman pourrait contenir.

Car, je cautionne totalement l'idée d'écrire avant tout et surtout pour sa pomme autant que je décrie (avec un « e », pour le verbe décrier et non un « s » pour signifier la description, la nuance est importante) les auteurs qui pervertissent leur plume pour séduire un maximum de lecteurs (sauf que les seconds ont souvent plus de chances de devenir riches et célèbres que les premiers).

Écrire est et devrait demeurer une pratique personnelle, intime, quasi onaniste dont le résultat, éventuellement, par la suite, peut être exposé à un public (contrairement à l'onanisme… enfin, normalement).

Bref.

Du fait que l'auteur a écrit pour se faire plaisir, peu importe les critiques, les miennes plus que les autres.

Pour autant, je vais les exposer brièvement, car je fais ce que je veux.

Déjà, si j'aime bien l'humour, j'ai un souci avec les jeux de mots sur les noms de famille, un procédé qui semble cher à l'auteur.

Je le rassure, je reproche, parfois, le même travers à des sommités dont j'adore les romans comme, par exemple, Frédéric Dard.

Effectivement, cette facilité de jouer sur les patronymes, je l'admets, la supporte, voire, l'apprécie, dans des récits totalement farfelus. Mais, quand elle est utilisée dans des récits, certes, humoristiques et déjantés, mais qui s'appuient sur une base rationnelle et cartésienne, cela me gêne un peu. C'était le cas dans « le tueur en ciré » c'est encore le cas ici.

Ensuite, je trouve toujours dommage et un peu trop facile de faire rire avec le côté pathétique des personnages. En clair, de rire à leurs détriments. Raison pour laquelle (oui, j'aime cette formule désuète) je n'ai jamais été un grand fan des succès des films de de Funès. Je précise « succès », car j'aime beaucoup certains films moins réputés de l'acteur, des films où l'on ne rit pas au détriment du personnage, mais avec le personnage (comme dans « Ni vu ni connu » de 1958).

Donc, ici, l'auteur fait rire au détriment de ses personnages, des secondaires, mais également du principal. Tout comme au cinéma, le personnage qui se la pète et qui sombre dans le ridicule en se cassant la gueule ne me fait pas vraiment rire.

Mis à part cela, le problème que je trouve à ce roman est que dans sa première moitié il ne se passe pas grand-chose.

On approche de la moitié du roman que le fameux Tonton entre à peine dans l'asile psychiatrique, scène liminaire au casse prévu. C'est dire qu'avant, en termes d'action ou d'avancée de l'histoire, on a pas beaucoup avancé.

Du coup, je me suis ennuyé durant ma lecture et, l'histoire n'étant pas encore vraiment commencée, je n'avais même pas la curiosité de savoir comment elle allait terminer pour maintenir un certain intérêt.

Cet intérêt étant absent, j'ai préféré abandonner ma lecture plutôt que de risquer une certaine détestation en la poursuivant.

Dommage.

Au final, des personnages manquant de charisme, un humour qui ne m'est pas adressé, une histoire qui peine à démarrer, il n'en fallait pas plus pour me faire baisser les bras. Tant pis pour moi.
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