Mort comme au premier jour

Màtyas tirait une tronche de six pieds sous terre de long.

- Ne t'en fais pas. tu es mort, c'est tout.
- C'est tout ? Dieu merci, tu m'as fait peur, j'ai cru qu'il m'était arrivé quelque chose de grave !

Il a refusé de rester mort. Il était tellement têtu que quand son mentor est venu lui annoncer qu’il était décédé, Goliath n’en a pas cru un mot.

Aujourd'hui est le premier jour de ma mort. Et ce n'est pas le dernier...

- Ne t’en fais pas. Tu es mort, c’est tout.
- C’est tout ? Dieu merci, tu m’as fait peur, j’ai cru qu’il m’était arrivé quelque chose de grave !

A propos, ne croyez pas les foutaises dont la télé vous rebat les oreilles : il n'y a pas de tunnel interminable avec une lumière éclatante au bout.

C'est là que mon pied gauche m'a trahi. Pourtant lui et moi avons toujours été en bons termes, je lui ai toujours acheté des chaussures aussi robustes et confortables qu'à son alter ego. Jamais un cor ni un ongle incarné.

Mais bon, il paraît que j'étais mort et que dans ces cas-là, se relever comme si de rien n'était ne se fait pas.

Pour la première fois de ma vie et de ma mort, je me sentais totalement libre, en phase avec moi-même et en paix avec tous les mondes.

Je méprise énormément les hommes, que ce soit ante ou post mortem. Je ne fais pas de jaloux. Ce qui me réconcilie avec l’Humanité, c’est qu’une espèce qui a engendré – même par hasard – l’odeur de la pluie sur l’asphalte ne peut pas être totalement mauvaise.