AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mh17


Je découvre l'univers d'Italo Svevo (1861-1928) l'auteur de la conscience de Zeno avec ce petit recueil de nouvelles.
Italo Svevo littéralement « Italien-Souabe » est le pseudonyme d'Ettore Schmitz, né Aronne Ettore Schmitz à Trieste alors dans l'Empire austro-hongrois, d'un père juif allemand et d'une mère italienne, originaire de la communauté juive du Frioul.
L'Assassinat de la via Belpoggio est une nouvelle remarquable écrite sous le pseudonyme de Ettore Samigli (dérivé italien à travers l'hébreu de shlemilh signifiant « rêveur »). L'auteur travaille alors comme simple commis dans une banque depuis la faillite de son père, entrepreneur verrier. La nouvelle est parue par épisodes en 1890 dans le quotidien triestin et irrédentiste L'Indipendente.
Un soir, via Belpoggio à Trieste, Giorgio assène un coup de poing instinctif et fatal à Antonio V qui l'avait prié de tenir un instant ses billets de banque empaquetés. Giorgio marche à grandes enjambées en direction de la gare avec l'idée de s'enfuir en Suisse mais, au dernier moment, il change d'avis et rentre chez lui…
La narration est à la troisième personne mais nous sommes dans la tête de ce tueur faussement sûr de lui et vite dépassé non pas par le remord mais plutôt par l'angoisse de ne pas pouvoir dissimuler son crime. En décidant de ne pas partir pour Trieste, il se condamne. Ensuite Il fait tout semble-t-il pour qu'on le découvre, qu'on le punisse et en même temps il se cherche des excuses comme un petit garçon. La nouvelle est certes très imprégnée de Dostoïevski mais déjà très singulière dans sa forme. Une précision d'horloger pour traduire les oscillations de la conscience de Giorgio.

Les deux nouvelles suivantes Umbertino et le contrat ont été écrites après la Conscience de Zeno (1923) dont elles sont le prolongement, quelques mois avant la mort de Svevo en 1928. Elles sont inachevées. Elles sont touchantes mais m'ont moins intéressée que la première.
Umbertino est le petit-fils de Zeno Cosini. Son grand- père aime à se promener avec lui et étudie tendrement sa tête légère « encombrée de bêtises ». Il se reconnaît en lui et envie sa joie bruyante.
Un contrat. On suit pas à pas les réflexions ironiques de Zeno Cosini qui s'auto-analyse sans concession. A la fin de la guerre Zeno se met à vendre du savon. Trop tard. Les gens n'ont plus besoin de se sentir propre. Il a enfin compris qu'il était arrivé un fait nouveau : la paix. Cette mauvaise affaire a totalement absorbé ses bénéfices antérieurs. Il préfère laisser son jeune fondé de pouvoir se dépatouiller avec ses affaires jusqu'au jour où…La nouvelle s'apparente à une farce cruelle sur la sénilité.
Commenter  J’apprécie          419



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}