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Citations sur L'assassinat de la Via Belpoggio et autres nouvelles (5)

Tuer était donc si facile ? Un seul instant il s'arrêta dans sa course pour jeter un coup d’œil derrière lui : dans la longue rue éclairée par de rares réverbères il vit, étendu par terre, le corps de cet Antonio dont il ignorait jusqu'au nom de famille.
(incipit)
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Maintenant je suis vieux, et on ne respecte que les jeunes : ainsi j'ai traversé la vie sans qu'on m'ait jamais respecté. Voilà qui a dû faire naître en moi une certaine antipathie pour les jeunes d'aujourd'hui qu'on respecte et pour les vieux qu'on respectait, hier. 
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Fortunato remplissait les fonctions de chauffeur depuis peu, depuis la mort du pauvre Hydran, un cheval splendide devenu poussif deux ans après qu’on l’eut acheté, et que, par fausse bonté, nous avions laissé s’épuiser jusqu’au dernier moment. Par la suite, comme sa mort nous avait grandement impressionnés, nous ne voulûmes pas entendre parler de chevaux ; alors à cause de notre amour pour un cheval, nous refusâmes tout contact avec la race qui eut tant de patience avec l’homme jusqu’au moment où l’homme pressé n’en eut plus avec elle.
C’est ainsi ainsi qu’après un long temps d’instruction qui me laissa des mois durant sans voiture et sans auto, Fortunato fut, de cocher, élevé à la dignité de chauffeur. Il était lent à comprendre les choses mais quand il les avait comprises il ne les oubliait plus.
Les premiers temps on ne parvenait jamais au but ; mais à présent on se presse un peu plus, trop même parfois, car après chaque promenade plutôt longue, les contraventions qu’on m’inflige de toute part affluent chez moi.
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Perchés sur un mur nous assistâmes un jour à une petite scène. Dans une courette, un cheval emballé était poursuivi par un gros garçon qui essayait de le diriger vers l’écurie. Le cheval se cabrait et envoyait des ruades dans le vide. Umbertino, de sa place qui le mettait hors de danger, s’amusait diablement et hurlait de plaisir. Sa joie bruyante me plaît beaucoup ; elle me semble pourtant un signe de l’hystérie qui a sévi chez ses ancêtres. Cette fois-là sa joie ne pouvait blesser personne : le pauvre diable qui était en contrebas aux prises avec le cheval ne pouvait ni nous voir, ni nous entendre. Il prit soudain une décision. Il s’éclipsa par une porte de la cour et revint, une poignée de foin à la main. Le cheval flaira l’odeur : quand l’homme recula vers la même porte, il le suivit mené par la faim et disparu à la suite de l’homme. Umbertino hurlait : « Ne le suis pas ! tu es un idiot ! il va t’attraper. » Et chaque fois que nous passâmes par là, il regardait cette cour : « La cour du cheval idiot. » Mais nous n’avons plus jamais revu ni le cheval ni l’homme. Alors Umbertino se prenait à songer : « Peut-être que si la chose s’est renouvelée, le cheval ne s’est plus laissé attraper et a réussi à flanquer une bonne ruade et à cette heure il va, libre, loin très loin dans quelque pâturage ».
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Je suis fort capable d'écouter longtemps une personne qui me parle sans entendre un traitre mot de ce qu'elle me dit.
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