Cassie pédala doucement, profitant d'être en vadrouille dans cette ville nouvelle [Paris], de humer les odeurs, d'écouter les bruits. La plus grosse adaptation était de se réhabituer au ciel juste au-dessus d'elle. Les gratte-ciel de Manhattan semblaient toujours le repousser plus loin, mais ici il était comme à portée de main, faisant autant partie de la ville que les bâtiments et le fleuve qui la traversait.
– Ma vie sera totalement différente là-bas. Je serai une personne entièrement différente.
– Vraiment ?
Elle rouvrit les yeux et découvrit que Henry la fixait.
– Je parcours le monde sans cesse, expliqua-t-il. Je change d'endroit comme d'autres changent de chemise. Mais je reste toujours le même.
– Tu veux dire que tu es complètement inflexible ? Les endroits où tu vas n'ont aucun impact sur toi ?
– Si, ils ont un effet sur moi, bien entendu. Mais ils ne me changent pas. Je sais qui je suis.
Pourquoi, à ton avis, mangeons-nous toujours à l'extérieur ou prenons-nous à emporter ? Aucun New Yorkais ne sait faire la cuisine.
Qu'est ce que c'est ?
- De la glace Berthillon, répondit Cassie, qui reprit son vélo et le poussa. Elle est préparée sur l'île Saint-Louis, c'est une entreprise familiale. Largement considéré comme la meilleure glace de Paris.
Tu n'es pas un fardeau, pauvre cloche. Je suis contente que tu sois là. Absolument ravis. C'est ce que je voulais dés le départ. Parce que, continua Suzy avec un sourire malicieux, ça veut dire que c'est à mon tour de jouer avec la poupée Cassie :