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Citations sur Le tireur (55)

Il pensa : Oh, je me suis nourri de miellée. Et le vin, et le whisky, et le champagne, et la viande tendre et blanche des femmes, et les beaux vêtements, et le respect des hommes forts, et la peur des faibles, et le retournement des cartes, et les bons chevaux, et le crissement des billets, et la fraîcheur des matins, et tout l'espace dont aurait pu rêver Dieu ou un homme. J'ai eu de bons moments. Mais les meilleurs instants étaient toujours après, juste après, le revolver chaud dans la main, la morsure de la fumée dans mes narines, le goût de la mort sur ma langue, le coeur haut dans la gorge, le danger derrière moi, et puis la sueur soudaine et le néant, et la sensation douce et fraîche d'être né.
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Le Constantinople n'était pas prévu, en terme d’acoustique, pour les armes à feu.
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Je ne m'assieds jamais dos à une porte, continua Books, et je ne signe jamais quelque chose en quoi je ne crois pas.
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Il sortit le portefeuille de sa redingote et le lança. Le regard du vieil homme en suivit la trajectoire et il n’aperçut pas l’arme dans la main du cavalier, apparue aussi soudainement qu’une vague de sable soufflée par le vent, ni n’entendit la détonation de la balle qui explosa dans son abdomen, perfora ses organes vitaux et, déviée par la colonne vertébrale, vint se loger et terminer sa course dans la cavité de la hanche gauche. Il lâcha son arme et tomba à genoux, couinant comme un cochon qu’on égorge.

— Seigneur tout-puissant, tu m’as tué !

— Apporte-moi mon portefeuille.

— Je peux pas ! Seigneur tout-puissant !

— Apporte-le-moi, vieux salopard, ou je t’en colle une autre dans le même trou.

La griffe du vieil homme s’agita sur le portefeuille, sa main valide pressée contre son ventre comme s’il s’agissait d’un tonneau débouché se vidant à gros bouillons, puis il chancela jusqu’au cavalier et lui tendit son portefeuille.

— Merci, dit ce dernier en rangeant son arme et son portefeuille avant de reprendre ses rênes.

— Tu vas pas me laisser en plan ici !

— Si. (Le cavalier le scruta.) Mais je vais te rendre un service. Tu as un mal de ventre dont tu ne risques pas de guérir. Tu peux agoniser ou mourir tout de suite. Si tu le souhaites, je t’achève.

— Achève-moi !

— Si j’étais dans le même pétrin que toi, je me sentirais redevable. Je suis bon tireur et tu es déjà bien vieux, et la vie n’a pas l’air de t’avoir fait de cadeaux.

Main Tordue recula, tomba une fois encore à genoux et se mit à sangloter comme un enfant. La bouche ouverte de stupéfaction. De la salive lui coulait sur le menton.

— Comme il te plaira, dit l’homme sur son coussin écarlate, faisant demi-tour pour repartir. N’essaie pas de braquer quelqu’un d’autre avant de mourir, papy. Tu es vraiment nul pour ça.
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Il y avait désormais de nombreux bosques, ou bosquets, qu’il contournait. Mais le sentier l’obligea à passer entre deux arbustes, et alors qu’il s’y employait, un homme surgit d’un buisson et, braquant un revolver antique à barillet, lui croassa de jeter son portefeuille à terre. L’homme était mince et âgé, évoquant au cavalier son propre grand-père qui avait été parfois poussé à commettre des actes désespérés. Il avait la main gauche en griffe, pliée en permanence au niveau du poignet, les doigts raides et écartés. Serrant les rênes, le cavalier fouilla dans sa redingote. Main Tordue agita son revolver en guise d’avertissement.

— Je ne suis pas armé, lui assura le cavalier. Fais attention avec ce revolver.
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Il arborait un Stetson gris, une redingote noire, un gilet et un pantalon gris, une chemise blanche, une cravate grise et des bottes en lézard noires.

Entre le cuir de la selle et son arrière-train, il avait calé un coussin moelleux en velours écarlate orné de glands dorés. Il n’aurait pas supporté le voyage sans ce coussin. Il l’avait volé dans un bordel de Creede, au Colorado.
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IL PENSA : Quand j’arriverai là-bas, personne ne croira jamais que j’ai réussi un tel voyage à cheval et, Dieu m’en est témoin, je n’y croirai pas non plus.

Il était midi en cette journée maussade. Le soleil était pareil à un œil injecté de sang dans la poussière. Son cheval souffrait d’une fistule. Une friction entre la selle et la couverture, une épine, un caillou ou un nœud de ficelle avait créé un abcès au niveau du garrot, profond et purulent, et l’unique traitement, il le savait, aurait été de cautériser la plaie et de la laisser sécher à l’air libre sans remonter sur l’animal, mais il ne pouvait pas s’arrêter. Si le cheval souffrait, l’homme souffrait davantage encore. C’était son neuvième jour de voyage, et le dernier.
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Il chevauchait au pied des Organ, une chaîne de montagnes désolée qui s’étendait au sud et à l’est à travers des plateaux sablonneux ridés de vaguelettes desséchées. Il avait fixé à l’arrière de sa selle une valise noire et une cafetière en porcelaine. Le couvercle avait émis un claquement monotone toute la matinée. Il s’arrêta et, pivotant lentement, il détacha la cafetière, se tourna à nouveau et la lança aussi haut qu’il put dans les airs. Il comptait dégainer et tirer pour la cribler de balles avant qu’elle ne touche terre, mais l’effort de son lancer lui provoqua une telle douleur dans l’aine qu’il ne parvint pas à dégainer. Il s’affala, agrippa le pommeau de sa selle et la cafetière heurta le sol, roulant au bas d’une vaguelette de sable, claquant et claquant encore.
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Le cœur haut dans sa gorge, le danger derrière lui - et puis la sueur soudaine et le néant, et la sensation douce et fraîche d'être né.
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- D'après ce que j'ai pu voir, Madame, le Seigneur n'a pas franchement fait son boulot comme il faut. Placez un gars au bout du canon de mon revolver et je saurai le juger aussi bien que le Seigneur.
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