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Critique de Pavlik


Le Wyoming, en 1896. La petite bourgade de Peaceful Church abrite une communauté de "braves gens". On y va à la messe, on y pratique l'agriculture et on s'entraide entre voisins. On y accueille aussi parfois des étrangers. Avec suspicion, mais, charité oblige, on leur offre tout de même le gîte et le couvert. Jusqu'à un certain point. Ainsi, Durango, qui lèche des plaies acquises lors de précédente aventures chez Old Sean (selon les points de vue, un brave gars ou un cul terreux), est gentiment, mais fermement, invité à décamper. Car c'est bien connu, celui qui vit par le colt mourra par la winchester. de la à ce que les propriétaires desdites winchesters soient attirés par l'éclopé qui tient le colt en main, il n'y a qu'un pas que les habitants de Peaceful Church, le révérend en tête, n'ont pas du tout envie de franchir. Mais les voies du seigneur sont (im)pénétrables et Callahan et sa bande de pistoleros ont justement choisis, suite au braquage de la banque de la ville voisine, de se réfugier dans ce village qui, s'il présente l'inconvénient de ne pas posséder de saloon, a le grand avantage de ne pas compter de shérif. Voilà qui se complique. Heureusement pour les habitants, un Durango, même diminué, reste redoutable, surtout si les Forces de la Colère sont avec lui.

C'est toujours un plaisir de lire des ouvrages de Yves Swolfs. Voilà un auteur qui se trouve être un véritable artisan de la bd. Utilisant des recettes qui ont fait leurs preuves, l'homme cherche, d'avantage que l'innovation, à s'inscrire dans une tradition : le récit d'aventure moyenâgeux (Légende), le roman gothique du XIX (le Prince de la Nuit) et, avec Durango, le western, plutôt tendance Sergio Leone que John Ford. Une histoire classique donc, mâtinée d'une certaines violence, d'un certain regard réaliste, portée sur une époque dure (ici, pas d'idéalisation du western). Ça canarde dans tous les sens et le sang n'est pas du coulis de tomate. Heureusement quelques personnages, par leurs actes et leurs positionnements, préservent certaines valeurs (solidarité, refus de la violence, courage...) : Old Sean, le doc et bien sur Durango, qui, bien qu'étant un redoutable tueur, possède une certaine morale. Graphiquement, ainsi qu'au niveau de la caractérisation, on pense évidemment à Clint Eastwood. Souvent, chez Swolfs, les références sont assumées, tant il est vrai que sa volonté semble être la recherche, plus que l'originalité à tous prix, de l'inscription dans une continuité. Au niveau du dessin c'est extrêmement classique, ça fait parfois penser, à la limite, à Jean Giraud dans Blueberry, le génie et la classe en moins.

Génial, Yves Swolfs ne l'est sans doute pas mais honnête ça c'est sur. Il nous livre donc des histoires bien faites, qui ne changent pas nos vie mais qui en font partie. Et c'est déjà pas mal.
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