- Lola, tu n'as pas changé d'une Toyota.
- Si un jour un type invente le trou noir à remonter le temps, j'achète le premier ticket. Le jour où je t'ai rencontré est à marquer d'une croix rouge.
- Thomas, je t'adore.
- Une croix rouge clignotante !
- Essaie un peu de parler anglais conformément, et tu verras, grand sot.
- Pas la peine, vous êtes déjà des milliards.
- Je ne peux pas entendre cette musique, c'est physique. Au point que je me demande s'il ne faudrait pas consulter.
- Un psy ?
- Évidemment. Pas un plombier.
Paris tremblait sous des trombes d'eau glaciales. Lola regrettait presque Abidjan.
- Je vais prendre une douche, annonça Ingrid.
- Passionnant. Et alors ?
- Tu entres dans la cabine avec tes ennuis, quand tu en ressorts, tes inquiétudes ont maigri. Il faut croire aux rituels surtout quand on a rien d'autre.
Encore un fascinant concept made in América. Lola mit le contenu de sa valise au sale et récupéra son fidèle Manurhin. Chacune son rituel.
Mais justement c'était ça la beauté d'une telle université : des étudiants débattant de la vie et de la mort dans un environnement aussi protégé que Disney World. La réalité n'avait rien à faire dans l'équation. Et c'était très bien comme ça.
- Par extension d'après Gildas, la connerie est indispensable à la démocratie. Les électeurs sont majoritairement cons mais c'est grâce à eux qu'il y a des hommes politiques. C'est-à-dire des types capables de se faire élire sur la base de promesses mensongères ou invraisemblables. Sans cela, nous serions gouvernés par des technocrates gris mais efficaces, voir des ordinateurs qui nous feraient mener une existence aussi vertueuse que chiante.
- Le Japon est mon pays de prédilection. J'y ai fait plusieurs voyages. Si j'avais de l'argent, je partirai y finir ma vie.
- Malgré le problème nucléaire, les tsunamis, les tremblements de terre et la récession? interrogea Lola.
- C'est un rêve, pas une étude de marché.