La littérature hongroise est d'approche difficile : peu d'auteurs contemporains accessibles et parmi ceux du vingtième siècle, on connait surtout l'excellent
Sandor Màrai mais dont les romans sont exigeants pour le lecteur : en bref: il faut s'accrocher ...
Dans
la Porte ,Magda Sazbo nous fait découvrir une femme au caractère entier, Emerence, gardienne de plusieurs immeubles et sa femme de ménage .
C'est elle qui dicte ses conditions à ses clients, en premier lieu si elle accepte de travailler chez eux après les avoir jaugés , ses heures de travail et même sa rémunération : le monde à l'envers ...
Farouche, intransigeante, Emerence choisit aussi à qui elle fait confiance et peu à peu une relation d'estime puis d'amour quasi filial s'installe entre elle et Magda , la seule qui pourra entrouvrir un peu
la Porte .
Roman surprenant , beaucoup plus profond que le simple résumé auquel il semble être réduit , une critique masquée sur le régime communiste qui a fermé de l'intérieur , pendant de nombreuses années,
la porte de la Hongrie et sur les mystères des relations humaines , l'ascendant que certains individus peuvent exercer sur leur entourage et puis pour aller plus en profondeur dans le personnage d'Emerence, sa notion de la dignité qu'elle s' applique d'abord à elle-même jusqu'à en devenir un obstacle à son bien-être et à l'harmonie de ses relations avec les autres lorsque le code de l'honneur qu'elle s'est imposé est bafoué ou trahi .
Pour moi,
la porte de la littérature hongroise s'est ouverte avec bonheur .
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