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Critique de hanyrhauz


Eleftheria, je crie ton nom.

Ce besoin farouche de liberté, plus que de l'écrire, les Crétois le crient. Pas seulement, peut-être même pas, par leur voix, mais par tous les pores de leur peau. Par leur manière de se tenir au monde. La marque des peuples insulaires constamment happés par le large et pourtant ancrés avec force.

Quand les nazis posent le pied sur leur île, déjà en prise avec l'armée italienne, comment ne pas voir une condamnation de leur liberté chérie ? Qu'ils soient juifs, communistes, paysans, chacun va devoir lutter. Ou fuir. Laissant derrière eux une vie qui même si elle était rude, était empreinte de liberté.

Murielle Szac connaît cette terre, ce peuple. Et avec une écriture d'une grande simplicité, nous conte une histoire méconnue. Je ne savais rien de la déportation des juifs De Grèce. Des massacres de civils en représailles. Rien ou presque de la Seconde Guerre mondiale dans cette partie du monde. Je ne rêvais pas à un eldorado préservé de la violence des hommes. Mais comme toujours je reste heurtée de cette dérive meurtrière mondialisée. Sous la plume de l'autrice, sans fioritures, elle est d'autant plus à vif.
Les personnages, d'origines et de milieux différents, brossent un portrait presque exhaustif de la population de l'ile. J'aurais aimé qu'ils soient moins nombreux pour m'y attacher plus. Pour ressentir plus avec eux. Et j'avoue avoir mis quelques chapitres à me repérer dans les prénoms.

Cette lecture faite en commun avec @manonlit_et_vadrouilleaussi m'a permis d'ouvrir les yeux sur une situation que j'ignorais. En refermant ce roman, je me dis que ce texte devrait être mis dans les mains de lycéens, pour qu'eux aussi ouvrent leurs yeux sur ce pan de l'histoire. Et que la si belle couverture ne peut qu'être un appel à la lecture.
L'occasion de souligner le travail d'Emmanuelle Collas qui publie des autrices (et des auteurs) dont la voix porte bien au-delà des frontières un cri de liberté.

Eleftheria, eleftheria... je crie ton nom.
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