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Critique de sandra_etcaetera


ANGE ET SES BOURREAUX

Tosca. C'est l'opéra de Puccini.
Celui de la souffrance née des passions humaines inouïes.
Une histoire de terreur et de cruauté mais aussi de courage et de résistance, comme celle du roman de Murielle Szac.

C'est une tragédie dont on connaît l'issue mais dans laquelle on vit ici, de l'intérieur, intensément, les dernières heures de sept juifs et deux résistants qui vont mourir, raflés à Lyon en juin 1944 par la milice tortionnaire de Paul Touvier.

Le prologue sont les pages de la rafle.
Lecture dans un souffle coupé. Spectateur impuissant face à la tragédie qui se joue, orchestrée par la seule barbarie humaine.

« Être résistant » prend alors tout son sens.
Ces hommes doivent tenir. Y croire jusqu'au bout.
Tenir la douleur.
Résister à l'exiguïté de la détention,
à l'humiliation,
à la souillure,
à la torture.
Ne pas oublier qu'on est fier d'être juif.
Ne pas oublier qu'on lutte pour la liberté et la vie.
Ne pas céder.
Ne pas parler.
Protéger les vivants.
Etre fort ensemble dans une « secrète harmonie » sous la « nuit d'encre et de sang ».

Seules compagnes d'évasion: l'opéra de Puccini, la poésie, les mots, les souvenirs, le pouvoir du chant (et là je pense au poète grec Yannis Ritsos pour qui la poésie était le seul rempart qui vaille quand plus rien n'est possible)…

Un court roman, qui, dans une intense fugacité éclaire par sa poésie et sa vérité implacable les dernières heures obscures de ces hommes, alors que la « nuit n'est pas enfuie ».
Un texte qui fait revivre les disparus et les anonymes sacrifiés dans une fraternité éternelle, face à des bourreaux soumis à la haine et à un antisémitisme qui gronde toujours trop fort au coeur de notre monde.
Un texte aujourd'hui encore terriblement essentiel.
Un appel à résister avec les armes de la paix, et surtout à ne pas oublier.
À lire.
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