Citations sur L. était si jolie (6)
Elias s’était levé pour consulter de nouveau l’écran annonçant les arrivées. En revenant rapidement à sa place, il jeta un œil attendri vers Sasha, qui était totalement absorbé par sa lecture, presque en transe. Il savait que le garçon brûlait d’impatience de retrouver Luana. Et il lui enviait cette capacité de se détacher complètement de son environnement pour se plonger dans une histoire. Au moment où Elias allait se rasseoir, le petit releva les yeux.
− Pourquoi l’avion est-il retardé ?
− Peut-être parce qu’il a fallu réparer une pièce avant le décollage.
De l’appréhension apparut sur le visage du garçon.
− Ça arrive souvent ?
Dans sa tête, les voix rugirent :
« Bravo, Elias ! Tu vas faire peur à Sasha, maintenant. »
− Très souvent. Ne t’inquiète pas, dit-il pour se reprendre.
Rassuré par ces paroles, Sasha se détendit, mais l’excitation perçait dans sa voix.
− Je ne m’inquiète pas. Mais elle arrive bientôt, hein ?
Sa peur de l'abandon est une chaîne qu'elle accroche au cou de celui qu'elle aime. Plus le temps passe et plus l'inexorable échéance de se faire quitter approche et la ronge.
Aucun chien ne jette son os. Il l'enterre, puis en enterre un nouveau, jamais bien loin. Il a beau savoir qu'il n'en a plus besoin, il n'y touchera plus, c'est plus fort que lui, c'est du domaine de l'instinct.
L’être humain est ainsi. Il oublie ce qu’il aimerait se rappeler, mais jamais il ne parvient à effacer ce qu’il voudrait chasser de sa vie
Elle cache ses angoisses en riant la vie. Mais, dos tourné, elle la pleure.
Puis en bonne comptable qui sait régler ses comptes, elle ajoutera les intérêts pour l'avoir baisée, puis rejetée comme une merde.
- Zoé, toi qui est sa femme, dis-moi, notre beau Dan, ce minable, il a toujours cet affreux grain de beauté sur la couille gauche ?