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Citations sur Le Pianiste (107)

Quand j'ai posé mes doigts sur le clavier,j'ai senti qu'ils tremblaient. Habitué que j'avais été à gagner ma vie en plaquant des accords, je devais donc la sauver maintenant de la même manière !
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Je ne sais toujours pas comment j'ai pu survivre à ces moments. Dans la chambre, chez mes amis, quelqu'un assis juste à côté de moi a été tué par un éclat d'obus. J'ai passé deux nuits et un jour avec dix autres personnes, debout dans un minuscule cabinet de toilette. Quelques semaines plus tard, alors que nous n'arrivions pas à y croire et que nous avions tenté de répéter l'expérience, nous avons constaté que nous ne pouvions y entrer qu'à huit, au grand maximum, même en nous serrant à la limite de l'étouffement. La peur panique de la mort expliquait seule cet exploit.
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Au musée Yad Washem de Jérusalem, l’Allée des Justes est formée de jeunes arbres plantés en souvenir de tous les Gentils qui ont sauvé des Juifs de l’Holocauste. Un arbre pour une femme ou un homme de bonne volonté dont les noms sont inscrits sur de petites plaques à côté des troncs jaillissant du sol rocailleux. Qui entre dans ce lieu de mémoire passe donc devant ces milliers de noms, à jamais préservés de l’oubli. Pour ma part, j’œuvre à ce qu’il y ait bientôt, quelque part dans l’Allée des Justes, un arbre nourri de l’eau du Jourdain qui porte celui du capitaine Wilm Hosenfeld. Wladyslaw Szpilman , disparu à l’été 2000, n’est plus là pour le planter. Espérons que cet honneur revienne bientôt à son fils Andrzej.
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Je ne sais toujours pas comment j'ai pu survivre à ces moments. Dans la chambre, chez mes amis, quelqu'un assis juste à côté de moi a été tué par un éclat d'obus. J'ai passé deux nuits et un jour avec dix autres personnes, debout dans un minuscule cabinet de toilette. Quelques semaines plus tard, alors que nous n'arrivions pas à y croire et que nous avions tenté de répéter l'expérience, nous avons constaté que nous ne pouvions y entrer qu'à huit, au grand maximum, même en nous serrant à la limite de l'étouffement.
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Juste en face de nous habitait la famille d'un homme d'affaires que nous croisions souvent dans le quartier. Là aussi, un flot de lumière a envahit la pièce et nous avons aperçu des soldats casqués se ruer à l'intérieur, pistolet automatique levé. Nos voisins étaient encore assis autour de la table, tout comme nous quelques instants auparavant, et sont restés à leur place, tétanisés d'effroi. Le sous-officier qui commandait le détachement a pris cela pour une insulte personnelle ; muet d'indignation, il est resté un moment à regarder la tablée avant de vociférer : "Debout !"
Ils ont obtempéré aussi vite que possible. Tous, sauf le grand-père, un vieil homme que ses jambes ne portaient plus. Fou de rage, le sous-officier s'est avancé vers la table, a posé ses poings sur la table et a fixé l'infirme de ses yeux furibonds en répétant : "Debout, j'ai dit ! "
L'aïeul tentait vainement de se relever en pesant sur les bras de son fauteuil. Avant même que nous comprenions ce qu'ils allaient faire, les SS ont fondu sur lui, l'ont soulevé avec son siège, l'ont emporté sur le balcon et l'ont précipité dans la rue, du troisième étage.
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" Malgré tout la vie valait d'être vécue, n'est-ce pas ? "
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Aussi épouvantables eussent-elles été, ces informations ne pouvaient entamer le plaisir tout animal que nous éprouvions à être toujours en vie et à savoir que ceux qui avaient échappé à la mort ne couraient plus de danger immédiat. Certes, notre subconscient imposait un voile de honte sur cette sensation viscérale, mais dans cet univers inconnu où tout ce que nous avions jadis cru immuable avait été détruit en l’espace d’un mois, les choses de la vie les plus simples, les détails les plus prosaïques, tout ce que nous remarquions à peine auparavant, avaient désormais une profonde résonance : le confort rassurant d’un lourd fauteuil, la vue apaisante d’un poêle en faïence blanche, les craquements du parquet devenaient un douillet prélude à l’harmonie du foyer familial.
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Toute guerre fait émerger au sein des minorités nationales une fraction trop lâche pour se battre ouvertement, trop inconsistante pour jouer un quelconque rôle politique, mais assez veule pour se transformer en bourreaux stipendiés par l’une ou l’autre des puissances du conflit.
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Le journal du capitaine Wilm Hosenfeld

Les travailleurs ont suivi les nazis. L'église est restée impassible. Les classes moyennes étaient trop pleutres pour tenter quoi que ce soit, tout comme les intellectuels les plus en vue. Nous avons accepté la dissolution des syndicats, le bannissement des cultes, l'étouffement de la libre expression dans la presse ou à la radio. Et puis nous nous sommes laissés entraîner dans la guerre. Nous nous sommes satisfaits d'une Allemagne privée de représentation démocratique, nous avons toléré que des hommes sans vision ni réelle compétence prétendent parler en notre nom. Mais on ne trahit pas impunément les idéaux et désormais nous devons tous en accepter les conséquences.

p.290
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Je ne vois qu'une image capable de donner une idée de notre existence pendant cette terrible période, et c'est celle d'une fourmilière qui s'affole. Qu'une brute se mette en tête de la piétiner de son talon clouté et les insectes vont s'agiter en tous sens, chercher une issue dans un désarroi grandissant, tenter de se préserver. Mais au lieu de s'éloigner en toute hâte ils retournent obstinément à l'intérieur, comme sous l'emprise d'un maléfice. Est-ce la panique provoquée par la souveraineté de l'attaque ? Est-ce parce qu'elles voudraient sauver leur progéniture, ou ce qu'elles ont de précieux ? En tout cas, les fourmis s'enferment dans les mêmes parcours éperdus, se font prendre dans cet engrenage mortel et finissent par périr. Exactement comme nous.

p.128
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