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Critique de bdelhausse


New York 2004. La ville s'apprête à fêter Noël. C'est le moment choisi par un commando islamiste pour prendre une école juive en otage. 24 enfants, 3 professeurs et un concierge. Les revendications sont simples, et impossibles à rencontrer, comme il se doit : libérer une trentaine de prisonniers, dont les organisateurs de l'attentat du 11 septembre 2001, fournir un bus, un avion, permettre de passer à la télévision pour délivrer le message...
Il est rapidement clair que le commando est préparé à un refus. Ils sont là pour faire un massacre d'innocents. Même si dans leur rhétorique, toute personne n'adoptant pas leur version de l'Islam est coupable. Quel que soit l'âge. Il est assez clair qu'en face, les autorités américaines sont coincées.
Le siège de l'école se met en place. Nous sommes dans le 36è district (cher à Ed McBain, un de mes auteurs fétiches). Et le lieutenant Charlie Rozen est en charge pour le NYPD. Il doit composer avec Higgins, du SWAT, et quelques autres gros bras, ainsi que les politiques, dont Bloomberg, maire de New York. Les négociations sont difficiles. Bush ne veut pas céder, à la manière de Poutine quelques moins plus tôt. Les spectateurs se pressent contre les barrières nadar dressées à la va-vite. La presse est là. Toute l'Amérique est captivée.
En même temps, les commanditaires de cette prise d'otages ont prévu un massacre à l'extérieur en plaçant un américain noir converti à l'Islam parmi la foule, et doté d'une plantureuse ceinture d'explosifs. La technique éprouvée du double attentat, sur le modèle du "on fait péter une première bombe, puis une seconde quand les secours arrivent". L'idée est même de tuer Bloomberg, pourquoi pas? Mais ce converti commence à douter... il ne voit pas ses potes kamikazes.
Maud Tabachnik nous fait vivre ces 12 heures selon les différents protagonistes. Charlie Rozen. Les preneurs d'otages. le commissariat du 36è. L'Ambassade d'Israël, qui dispose de plans et d'un commando sur place, mais dont les USA ne veulent pas entendre parler.
L'autrice ajoute un aspect romance, qui tourne au fantastique, à l'ensemble de l'intrigue. C'est, à mon avis, une erreur. Cela n'apporte rien au récit et cela oblige l'autrice à une pirouette en fin de livre, dont on se serait réellement bien passé.
L'écriture de Maud Tabachnik est nerveuse, directe. Les pages se tournent à un bon rythme. On ne s'embarrasse pas de détails, et pourtant l'autrice place quelques digressions judicieuse pour nous faire ressentir l'ambiance de Noël dans les quartiers les moins huppées de New York. Les dialogues incisifs. Les situations décrites avec une précision métronomique. Les caractères sont bien étudiés. On s'y croirait. Cela a toutes les caractéristiques de la réalité. Cela sent le vrai. D'ailleurs, on a pu voir au fil des ans que le scénario imaginé par Maud Tabachnik tapait juste pour pas mal d'aspects (pensons aux attentats de Paris). Et là, je me dis qu'il faut un sacré cran en 2003/2004 pour écrire un tel roman, dont L Histoire nous a montré qu'il ne s'agissait pas d'une fiction. C'est angoissant, car on se dit que cela se passe comme cela dans la réalité. Je comprends le malaise de certains lecteurs peu emballés par une situation qui rappelle trop ce que l'on peut voir aux infos du soir.
Au final, et même si je n'aime pas trop les thrillers politiques, celui-ci passe bien car l'aspect action l'emporte sur la géopolitique. Bref, une machine qui ronronne plutôt bien (à l'exception de cette romance fantastique mentionnée).
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