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Critique de frandj


Antonio Tabucchi était italien, mais il avait une prédilection particulière pour le Portugal et sa culture. Jusqu'ici, je connaissais de lui seulement "Requiem" et surtout "Nocturne indien" que j'avais adoré. "Pereira prétend" est très différent. Ici, l'écrivain décrit un climat social et politique bien ancré dans l'Histoire et dresse un portrait fort réaliste d'un personnage.
Pereira, un gros homme veuf et paisible, est responsable de la page culturelle d'un journal lisboète. Il s'intéresse surtout à la littérature française. Un jour, il engage un jeune pigiste, Monteiro Rossi, afin qu'il écrive (par anticipation !) des nécrologies d'écrivains célèbres encore vivants. Mais Pereira, qui est apolitique, juge impubliables ces articles, car trop marqués par les valeurs de gauche qui sont persécutées au Portugal. En effet, toute l'action du livre se déroule sous la dictature de Salazar, qui était crypto-fasciste et ultra-conservatrice. Au fil du roman, Pereira en vient à remettre en question sa neutralité politique. Il finit par écrire lui-même un article subversif et par apporter son soutien à Monteiro Rossi et à son amie Marta. Il sera alors confronté à la brutalité de la répression policière et contraint à l'exil.
La lente évolution personnelle de Pereira (qui, en réalité, apparait plutôt comme un anti-héros) est décrite avec finesse par Tabucchi; l'atmosphère particulière d'une dictature est fort bien rendue. Sans être un chef d'oeuvre, ce roman se lit facilement et avec profit. Cependant, j'ai été étonné par la répétition quasi-obsessionnelle de l'expression « Pereira prétend » dans tout ce livre: je n'en ai pas compris la pertinence. Qui pourrait m'éclairer sur ce point ?
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