C'est quand Ruskin est bien loin de nous que nous traduisons ses livres et tâchons de fixer dans une image ressemblante les traits de sa pensée. Aussi ne connaîtrez-vous pas les accents de notre foi ou de notre amour, et c'est notre piété seule que vous apercevrez çà et là, froide et furtive, occupée, comme la Vierge Thébaine, à restaurer un tombeau.
in préface pour La Bible d'Amiens de John Ruskin
(Témoignages et documents, page 102)
Là où la vie emmure, l'intelligence perce une issue. (page 97)
Tout le monde n’aime pas Proust. Les éditeurs ont été les premiers à soulever les objections qu’on lui fera toujours : longueur, absence d’intrigue, peintures mondaines. Bref, un ennuyeux.
Il a fallu longtemps pour que Proust accède à la gloire. Du côté de chez Swann n’est bien accueilli que par des amis. A l’ombre des jeunes filles en fleurs obtient en revanche le prix Goncourt le 10 décembre 1919.
Personnage le plus célèbre de Proust, Charles Swann, fils d’agent de change, est un dandy d’origine israélite, inspiré par un modèle réel, Charles Haas, comme lui membre du club le plus fermé de Pris, le Jockey-club.
Une des qualités d’« A la recherche du temps perdu » est de s’intéresser aux gens simples, au monde de la campagne, aux classes populaires. Cet intérêt était celui de Proust lui-même.
L'étude de l'esthétique et la pratique de la traduction seront pour Marcel une école salutaire. Comme il sait à peine l'anglais en commençant, sa mère lui prépare une première version, qu'il récrit.
Pour Proust, le moyen et la marque du style, c’est l’image, la métaphore.
Proust expose sa théorie de l’homosexualité à la manière d’un naturaliste : il ne s’agit pas de juger, encore moins de condamner, mais de décrire les différentes catégories d’ « investis » selon le mot qu’il préfère.