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Un emballage simple qui cache à l'intérieur un vrai bijou.
Ce titre parlant qui évoque l'intérieur et l' extérieur fut pour moi une belle découverte.
Et pourtant j'ai failli l'abandonner au début de ma lecture.
La cause ?
Des incohérences dans la construction narrative du récit de l'un des personnages. Il s'agit de la page 7 en numérique.( j'ignore si ce problème existe dans sa version papier.)
En tout cas je ne regrette pas les quelques retours en arrière, car je me suis rendue compte que c'était une erreur isolée.

L'histoire racontée dans ce roman se passe dans le Bengale du début du XX siècle. Rabindranath Tagore nous fait découvrir l'Inde tourmentée par des mouvements politiques.

Au sein d'une famille aisée trois personnes qui se connaissent bien, se confient sur leur parcours en commun et expriment leur point de vue.
Un récit à trois voix et trois personnages bien aboutis.

Bimala : une femme soumise qui se précipite vers l'émancipation et de quelle manière !
Le récit de Bimala nous permet d'apprendre sur la vie qui mènent les jeunes épouses dans la maison de leur mari.

'L'esprit des femmes est si petit, si tordu'- cette phrase prononcée par une femme intelligente comme Bimala, m'a agacée et démontre la naïveté de ses débuts.

Nikhil : un homme sage , noble et gentil qui a des idées modernes. Ce personnage que j'ai apprécié , je l'aurais voulu un peu moins effacé. Je pense que l'hospitalité et la gentillesse a ses propres limites.

Sandip : un homme cynique et sans scrupules. Oserais je dire que je me suis amusé au début avec son jeu de séduction? Et oui, c'est la vérité .
( pour le reste c'est une autre histoire)

Et que dire de la prose ? Riche et poétique, elle se savoure à chaque instant, que ce soit avec les réflexions de Binala ou les mots sages de Nikhil et même avec les propos creux de Sandip.

‘J'étais mieux faite pour donner que pour recevoir ‘, cette phrase interpellante exprimée au début de l'histoire sonne tellement juste à la fin de ce roman philosophique.

A découvrir.

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Cela commence par un titre qui embrasse tout l'univers : la maison, cercle intime de la famille et borne de la personnalité de chaque être irriguée par son éducation, et le monde, la société dans laquelle on vit et à laquelle cette personnalité est irrémédiablement confrontée.

Une première voix s'élève, celle de Bimala, jeune épouse soumise et volontairement contrainte aux murs de la maison. Puis celle, douce et réfléchie, de son mari Nikhil, soucieux du développement autonome de son pays tout en étant ouvert à la modernité du monde occidental et qui se désole de ne pas parvenir à amener sa bien-aimée à l'émancipation. Enfin celle, intransigeante et brûlante de passion, de Sandip, recueilli dans la maison du couple à la faveur de son rôle de leader du mouvement nationaliste Swadeshi et derrière les mots enflammés duquel perce un opportunisme assez malsain. C'est pourtant lui qui parvient, en troublant ses sens, à faire sortir Bimala de la maison pour lui faire goûter les passions violentes du monde, expérience qui transformera profondément la jeune femme.

Quelle langue! je résonne encore de la puissance de ce roman choral vibrant qui met en abyme drame conjugal et histoire nationale, et interroge la citoyenneté, la morale, la justice à travers un prisme de valeurs à rebours du manichéisme occidental qui révèle toute la richesse de l'Inde où "Satan est aussi dans le ciel".
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La Maison et le monde m'a surpris. Je m'attendais à… plus ? à autre chose ? Après tout, son auteur Rabindranath est récipiendaire du prix Nobel et ce roman est sont plus acclamé. Je n'ai pas détesté pour autant. le roman nous entraine dans l'Inde du début du 20e siècle, avec toutes ses traditions et ses contradictions.

Nikhil est rajah. Il vit dans son palais, drapé dans sa droiture morale, avec son épouse Bimala, très intelligente même si elle n'a pas reçu une grande éducation. D'abord soumise, sa curiosité l'amène à s'intéresser à tout, alors elle est attirée par les propos et le discours de leur invité, Sandip. Ce dernier est un des chefs de file du Swadeshi, un mouvement patriotique qui lutte pour l'indépendance de l'Inde, à commencer par le boycott des produits anglais. «Bande Mataram» est scandé alors que les troubles menacent la petite localité.

Les échanges entre ces trois personnages (et quelques autres, secondaires) font écho aux troubles dans la région. Sandip essaie de convaincre Nikhil du bien fondé de sa cause mais, alors que sa présence se prolonge, c'est son intérêt pour Bimala qui semble davantage le motiver. Et c'est alors que son cynisme paraît. Pendant tout ce temps, le rajah observe (il voit bien son épouse et son invité se rapprocher) et réfléchit mais laisse faire.

Tagore analyse finement ses personnages, leurs points de vue, jusque dans leurs retranchements émotionnels et intellectuels. Ils sont complets, complexes et consistants. Toutefois, il semble négliger toute évolution psychologique. Nikhil, Bimala et Sandip ne changent pas, ils restent les mêmes du début à la fin, faisant en sorte que le lecteur se doute rapidement comment se terminera l'histoire. Un peu dommage, selon moi.

D'un autre côté, peut-être que je lis ce roman avec mes lunettes d'Occidental. La philosophie orientale, et celle de l'Inde en particulier, est toute en subtilité et en douceur. Moins d'action, plus de réflexion. Il faut accepter l'inévitable et user de patience pour laisser se dérouler d'elle-même une intrigue…
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Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature 1913, signe avec la Maison et le Monde un roman époustouflant qui , me semble t'il peut se lire à plusieurs niveaux.

Ce roman choral met en scène 3 personnages principaux: Bimala, jeune épouse respectueuse des traditions, Nikhil son époux, riche rajah, converti à la modernité, très amoureux de son épouse et Sandip, l'ami de Nikhil, à la tête du Swadeshi, un mouvement de boycott des produits britanniques importés, premier pas vers l'indépendance de l'Inde. Très vite Bimala va être fascinée par Sandip, sous le regard impassible de son époux. Sandip n'est qu'un opportuniste, profiteur peu scrupuleux surtout avide de notoriété et de richesse.. triste personnage en vérité.
Ce roman est aussi le regard que porte Rabindranath Tagore sur ce mouvement , un regard circonspect à l'instar de celui de Nikhil. On a là un roman plus politique et engagé qu'ion ne pourrait le penser de prime abord.

Cette lecture m'a cependant semblé fastidieuse, sans doute ma méconnaissance flagrante de l'histoire indienne explique t'elle cela .
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Bimala et Nikhil sont mari et femme depuis neuf ans déjà. Leur union est le fruit d'un arrangement entre leurs deux familles, mais les époux s'entendent bien.
Nikhil participe au mouvement « Swadeshi » et reçoit, chez lui, l'un de ses amis, qui est aussi l'un des leaders du mouvement nationaliste en question, Sandip Babu. Cet homme aux idées bien arrêtées se sent attiré par Bimala. Et l'attirance est réciproque… Nikhil remarque bien vite ce qu'il se passe entre sa femme et son ami mais ne dit rien.


« The Home and the World » (ou « La Maison et le Monde ») a été publié pour la première fois en 1916. Etonnant d'apprendre cela lorsqu'on découvre ce récit plein de modernité.
Avant de commencer ma chronique sur ce beau roman, j'aimerais vous parler du mouvement « Swadeshi », dont il est beaucoup question dans le récit de Tagore.
Le Swadeshi est l'un des nombreux mouvements non-violents par lesquels la population indienne a réagi à l'occupation anglaise. le Bengale, où est situé l'action de la Maison et le Monde, était devenu, dès 1900, l'un des centres névralgiques du nationalisme indien. Afin de lutter contre cette tendance, le vice-roi d'Inde, Lord Curzon, a proposé la division de cette région en deux parties. La raison officielle invoqué par Curzon, était purement administrative ; mais les nationalistes indiens ont rapidement compris que l'objectif réel était d'affaiblir leur mouvement.
Pamphlets, réunions publiques et boycott des produits britanniques furent alors organisés par les leaders du mouvement nationaliste.
Voilà pour le contexte politique.

« La Maison et le Monde » se compose de sept chapitres, chacun d'eux étant raconté par l'un des trois personnages principaux. Cela nous permet de constater l'évolution de chacun, notamment de la jeune Bimala.

Bimala commence son récit en femme soumise à l'autorité de son mari, ce dernier se montrant pourtant particulièrement doux et respectueux. Mais pour la jeune femme, l'important est de prouver son respect à son époux par des actes tels que le lavage de pieds (nous sommes au début du XXe siècle, ne l'oublions pas). Grâce au récit de Bimala, nous découvrons aussi la vie que mènent les jeunes épouses indiennes dans la demeure familiale de leur époux. Confrontée à sa belle-soeur, une femme aigrie qui passe son temps à la critique, Bimala doit subir ces brimades en silence.

Les chapitres « racontés » par Nikhil sont également très intéressants. Cet homme qui parle peu et qui n'agit qu'après avoir bien réfléchi aux conséquences possibles de ses actes, possède pourtant une vie intérieure très riche et un sens de l'observation très aiguisé. Ainsi, le jeune homme ne se laisse-t-il pas abuser par les excuses que Sandip invente justifier ses tête-à-tête avec Bimala ; très vite, Nikhil comprend que ces deux-là sont attirés l'un par l'autre. Pourtant, il se tait et observe. Il décide d'attendre et de voir venir.

Sandip, s'il est particulièrement intelligent, m'a pourtant déplu. Je ne sais pas trop pourquoi. J'ai préféré les personnages de Nikhil et de Bimala et j'ai eu du mal à comprendre ce que cette dernière pouvait bien trouver à Sandip… J'ai trouvé ce brillant orateur hypocrite et même parfois cruel. Ses discours, bien que soignés et percutants, m'ont souvent semblé creux…Passons, ce n'est pas, selon moi, le plus important.

Loin d'être uniquement la chronique d'un amour triangulaire abrité par la demeure familiale de l'un des personnages (« La Maison » dont il est question dans le titre du roman), le récit traite aussi – et même surtout – des événements agitant l'Inde. Les trois narrateurs du roman nous parlent, chacun à leur tour, de leur vision des choses et de ce qu'il se passe, non seulement dans leur communauté, mais aussi dans l'ensemble de la nation indienne (« le Monde » du titre).

C'est d'ailleurs aussi cette participation à une action nationale qui transforme Bimala. Ses discussions avec Nikhil d'abord, avec Sandip ensuite, font d'elle une citoyenne indienne à part entière et non plus une épouse soumise.
Cette transformation de Bimala et sa volonté de participer à un mouvement nationaliste ne sont pas les seuls éléments de modernité du roman de Tagore. L'un des points essentiels se situe au niveau de la relation Sandip-Bimala et, plus particulièrement, au niveau de la réaction de Nikhil. le jeune homme se demandera s'il doit plutôt laisser partir Bimala, ou demander à Sandip de quitter leur maison. Sa conscience le torture : que faire ?

A vous de découvrir la réaction de Nikhil en même temps que le reste du roman ! C'est une lecture qui se laisse savourer et qui vaut vraiment le temps qu'on lui consacre. Et un Nobel plus que mérité pour M. Tagore.

Challenge 15 Nobel : 4/15
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Dans l'Inde du début du XXe siècle et plus précisément le Bengale, un mouvement d'émancipation envers les Anglais émerge, le Swadhesi. Il consiste à boycotter les produits anglais au bénéfice des produits locaux. Cette idée sera reprise par Ghandi.

Une jeune femme qui s'estime sans beauté parce que sombre de peau se trouve mariée à un raja. Celui ci, intelligent et sensible, essaie de s'opposer à l'adoration qu'elle lui voue et qui pour elle va de soi et l'amener doucement du zenana où elle vit inconsciente qu'il puisse y avoir autre chose de désirable jusqu'au monde dans toute sa diversité.
Mais il a le tort d'inviter chez lui un membre du Swadhesi, de mon point de vue un simple jouisseur, dépourvu de scrupules et qui entreprend de séduire l'épouse de son hôte . La jeune femme inexpérimentée se laisse attirer croyant participer au mouvement. Nikhil s'en aperçoit mais persuadé que la force est dans le renoncement se contente d'observer.

Les voix des trois protagonistes alternent. Mais si j'ai aimé le style, les personnages m'ont peu touchée, Sandip est franchement antipathique et Bimala malgré l'excuse de sa jeunesse me semble passer facilement de la femme parfaite selon les critères du pays et de l'époque à une indulgence coupable envers son propre comportement. Elle ne peut ignorer où ses actes la mènent. Reste à méditer l'attitude de Nikhil.
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C'est un très grand roman. 3 personnages s'affrontent, qui chacun représentent une vision du monde. Nikli est un sage, il prône les valeurs de l'esprit, bien qu'il soit un Maharadja richissime.IL est épris de sa femme Bimala, qui est encore complètement sous sa coupe et refuse l'émancipation qu'il souhaiterait pour elle. le fond historique est celui de l'indépendance de l'Inde, de la naissance des mouvements nationalistes. Sandip est un ami d'université de Nickil, mais à l'inverse de lui, c'est un arriviste sans scrupules pour qui la fin justifie les moyens. Il est à l'opposé de Nickil. C'est également un flatteur, qui aime à prendre la naive Bimala dans ses filets. Celle-ci se laisse séduire par la personnalité virile et passionnée de Sandip, jusqu'à ce qu'elle commette un acte qui la rabaisse à ses propres yeux (elle vole sa belle-soeur)et lui fasse prendre conscience de la perte de sa dignité. On voit que Tagore a voulu peindre 3 types humains, mais surtout 2 visions 2 monde opposées, l'une préconisant la violence, la prise de pouvoir sur l'autre par la force oupar la séduction, l'autre au contraire nonvviolente, s'opposant complètement à lune quelconque manipulation de l'autre. Il me reste encore à creuser pour comprendre le contexte historique de l'histoire du Bengale. C'est en tout cas un roman que j'ai énormément apprécié de par la finesse de sa peinture de l'être humain.
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« La maison dans le monde » est un huis clos avec trois personnages, Nikhil, jeune maharadjah, aux idées libérales, ouvert à l'Occident, Bimala son épouse, respectueuse de la tradition du Purdah (c'est à dire un écran, la réclusion des femmes dans le Zenana et toutes les coutumes qui s'y rattachent), et Sandip, nationaliste, militant du mouvement de l'économie locale.

L'auteur nous fait découvrir le Bengale d'alors, la vie de ses personnages avec les idées nouvelles pas facile dans ce monde dont les valeurs ancestrales font partie intégrante de la vie.
Tagore avec toujours la même beauté de son écriture, poétique, nous fait partager les sentiments, les réflexions de chacun, et aussi l'émancipation de la femme.

L'histoire est intéressante mais je n'ai pas été totalement emporté par ce roman, mais cela ne m'empêchera pas de continuer à découvrir ce grand Auteur.
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Récit à trois voix, celles de Bimala, jeune femme rentrée dans la famille d'un Rajah alors qu'elle était issue d'un milieu plus modeste, de Nikhil, son mari, et de Sandip, un agitateur politique, luttant pour l'indépendance indienne.

Bimala va se trouver prise d'une grande admiration pour Sandip, et approuver ses théories extrêmes, jusqu'à trahir son mari. Nikhil va assister à la déconstruction de son monde, entre l'abandon de sa femme et une violence qui monte dans la région, les tensions entre communautés qui s'exacerbent, une situation dans laquelle les principes ont plus d'importance que les hommes et leurs vies. Et Sandip qui provoque un maximum de troubles, se moquant des conséquences qui peuvent survenir, usant de son charisme, de son éloquence, de son ascendant sur les êtres.

Un très beau roman, moins frustrant que chârulatâ, parce qu'il nous livre des éléments bien plus consistants sur le personnage principal qu'est Bimala et nous donne des aperçus sur la vie indienne. A la fois sur les éléments traditionnels comme la Purdah, qui explique en partie les difficultés entre Bimala et Nikhil, le fonctionnement de la société, ainsi que le climat politique dans la lutte pour l'indépendance. Les personnages gagnent ainsi en épaisseur, et le style de Tagore est toujours aussi magnifique et nous berce par sa mélodie, glisse en douceur, alors que le récit est en réalité très noir, abouti à la violence et à la mort. La raison ne peut vaincre la violence et le goût de domination de certains. C'est uniquement lorsque le drame définitif s'est produit que l'on peut analyser la situation avec lucidité et justesse, et vivre avec ses regrets. Dans l'action, on se laisse emporter pas les sentiments, les sensations immédiates, et donc facilement manipuler par ceux qui savent les orchestrer pour arriver à leurs fins.
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Et si vous ne deviez lire qu'un seul roman d'un seul auteur indien, c'est sans l'ombre d'une hésitation "La maison et le monde", monument de la littérature indienne et chef d'oeuvre du Prix Nobel de littérature Tagore.
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