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Critique de Lune


L'adolescent (e) magnifie l'écrivain qui le bouleverse, l'accompagne, le forme, le console, le conforte et l'aide à grandir.
L'adulte prenant quelques distances (littéraires et autres) garde cependant blotti au fond de lui cette rencontre particulière de ses quinze ans.
François Taillandier le proclame, à cet âge, il a "rencontré" et donné une place primordiale à Edmond Rostand.
Le plus objectivement possible, il raconte la vie et l'oeuvre de cet auteur qu'il a intensément côtoyé et livre une analyse de ce qu'il fut et demeure (?) en cette année 2018 qui commémorera le centième anniversaire de sa disparition.
Parlez à chacun de cet écrivain, un nom surgit : "Cyrano de Bergerac".
Le héros perdure à travers les années et les époques, un peu moins ses autres oeuvres, plus du tout son oeuvre poétique...
L'époque, voilà le fil conducteur pour comprendre l'auteur dramatique.
François Taillandier cerne Edmond Rostand.
Il le situe à son époque (origines et famille, vie, amours, goûts, héritage culturel et littéraire, académisme...).
Le style "nouille" au goût du jour se retrouve dans sa poésie quelque peu alambiquée, excessive voire ridicule, emphatique, indigeste pour les lecteurs d'aujourd'hui.
Edmond Rostand est l'époque dans laquelle il s'insère parfaitement. La lecture que nous faisons sera "sociologique" et permettra de mieux percevoir son cheminement et d'accueillir les extraits proposés.
Qu'à cela ne tienne, l'intérêt est dans l'histoire d'une période, d'un milieu social et d'un cercle littéraire particuliers.
L'homme se profile, hypocondriaque, dépressif, cyclothymique, fragile, mégalomane.
Il traîne un parfum de "Belle-Epoque" et méconnaît la réalité vraie dans toutes ses revendications sociales, artistiques,...
La guerre 14/18 brisera le monde dans lequel Edmond Rostand se maintint.
Ses vers de l'époque sont presque choquants devant la boucherie des tranchées et l'oxygène renouvelé viendra du souffle d'une autre poésie : Apollinaire (qui vivra et dira la guerre comme elle doit être racontée), Valéry... et Aragon...
"L'homme qui voulait bien faire" émeut.
Dommage qu'il ne fut pas l'homme qui fit mais... l'époque, le milieu, "l'ombre tutélaire" de Victor Hugo, l'héritage culturel du romantisme, les doutes, le repli... l'ont emprisonné.
La conclusion du livre est juste et belle.
L'homme a fait ce qu'il a pu. Avec son propre "panache".

Mes remerciements à Babelio et aux Editions de l'Observatoire pour cette lecture où l'on apprend beaucoup.
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