L'épouvantable prophétie du Dr Tatouage se révélerait pourtant juste. Une étrange affaire de meurtres tout droit sortis du monde de la sorcellerie était sur le point de s'ouvrir. Et la clef pour l'élucider, le secret pour venir à bout de cette magie noire, se dissimulait dans les trois motifs maudits.
Comme l'avait déclaré le Dr Hayakawa, le mystère en chambre close, sans entrée ni sortie apparente, constituait le saint graal des auteurs de roman policier.
Depuis Double Assassinat dans la rue Morgue, de Poe, en passant par L'Assassinat du canari et Le Chien mort de S.S. Van Dine ou l’œuvre de Dickson Carr, les romanciers n'ont eu de cesse de mettre au défi la matière grise de leurs lecteurs à travers ces énigmes en apparence insolubles.
Chez les auteurs japonais, Mushitarô Oguri s'est lui aussi attaché à élever le genre à son plus haut degré de raffinement, en particulier dans son chef d’œuvre, Le Crime parfait.
Et je vois mal le criminel se présenter à un rendez-vous galant scie en main. « Tiens, une scie usagée, en cadeau ! » On n'a pas entendu ce genre d'anecdote depuis l'empereur Jimmu.
Les femmes tatouées sur tout le corps ne pouvaient espérer un mariage honnête. Sa soeur se fut geisha à Yokohama, tandis qu'elle entamait de son côté une vie d'herbe flottante, voguant de Tôkyô à Nagoya, puis Hiroshima. Ni son âme ni son corps, tour à tour achetés puis vendus, ne trouvèrent la liberté.
Le serpent engloutit la grenouille, la grenouille gobe la limace, la limace dissout le serpent.
« Le phare n'éclaire pas son pied » ,dit le proverbe.
Si l'irezumi, le tatouage traditionnel japonais, possède une beauté indéniable, peu en reconnaissent volontiers la valeur intrinsèque.
Le même sang coulait dans les veines de Kinué et sous la peau de ce serpent. Reptile et femme se confondaient dans l’esprit du jeune homme. Mais l’étreinte ensorcelante qu’ils venaient d’échanger n’était-elle pas l’incarnation même de la lubricité des femmes-serpents rapportée par les légendes ? Pris au piège de son charme toxique, Kenzô s’agenouilla et déposa un baiser sur les lèvres du monstre Orochimaru, comme un gage d’infaillible loyauté à la reine devant laquelle il se prosternait.
Après la capitulation, je me réjouissais de rentrer au Japon, mais je n'y ai trouvé que misère. Nous vivons bien dans un "monde flottant"...
- Tu t'inquiètes trop. Je te reconnais bien là...Tout stratagème conçu par un humain peut être démonté par un humain.