«
My Absolute Darling » … MAD
Un « amour absolu » horriblement fou.
C'est tragique, violent et dérangeant. L'histoire d'une enfance brisée, du combat d'une jeune fille.
L'héroïne de ce roman, Turtle, est une adolescente finement intelligente, élevée « à la dure » (doux euphémisme dans la violence de son quotidien fait d'extrême en toute chose, surtout dans le pire), dans une ambiance marginale survivaliste, entourée d'armes à feu, engluée dans l'obscurité ambiante d'une relation complexe et déséquilibrée avec un père abusif, violent, incestueux.
Turtle… Il lui faudra se forger une sacrée carapace pour développer les capacités de survie et trouver la force en elle nécessaire pour endurer la situation, se battre et tenter, peut-être, de ressortir vivante de cet enfer.
Turtle vit seule avec son père dans un coin de la Côte Nord de la Californie, la nature sauvage environnante est décrite de façon très belle et détaillée (quelques longueurs toutefois), et l'atmosphère est palpable tellement le réalisme cru happe le lecteur.
Roses et sumac vénéneux bordent leur lieu de vie… L'image de Turtle et son père… Beauté et dangerosité s'emmêlent.
On tremble d'effroi et il me tardait d'arriver à la fin du roman avec la sensation d'une lecture en apnée.
Dérive des sentiments malmenés, déchiquetés, à l'image de cette côte-nord californienne dentelée, aux rochers acérés, comme des couteaux... aux côtés des séquoias géants et des falaises abruptes.
J'ai dû m'accrocher car c'est d'une profonde noirceur, l'emprise démoniaque dont cette jeune fille est victime peut sembler effarante, et pourtant…elle est enchevêtrée dans une ambivalence effrayante.
Roman d'apprentissage, nature writing, et roman noir sans aucun doute.
Une lecture marquante mais un style qui a nuancé mon appréciation, notamment quant à l'abondance de mots crus répétitifs et certaines longues scènes. L'accent est souvent forcé, ce qui nous plonge dans le décor d'autant plus.
Néanmoins, j'ai trouvé ce premier roman réussi et puissant.