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Citations sur Les chroniques d'Arslân, tome 1 (60)

Le soleil déclinait en soulignant d’ombres dorées la terre à l’ouest.
Le ciel limpide bleuissait de seconde en seconde, traversé par les lignes fluides qu’y traçaient les nuées d’oiseaux regagnant leur nid. La plaine qui disparaissait sous les blés et les orangers frémissait d’ondes mordorées ; sur les sommets, dans le lointain, à l’est et au nord, les neiges éternelles, étincelantes, renvoyaient des vagues irisées au-devant des pas des voyageurs. Ormes, cyprès, peupliers bordaient la chaussée où l’on arrivait à cheval ou à pied. Les uns et les autres avaient hâte de gagner la capitale Ecbatâna avant que ses portes ne soient closes pour la nuit.
… Du moins était-ce là le spectacle qui s’offrait de tout temps chaque journée d’automne qui s’achevait. Mais en ce jour, les champs, incendiés, dégageaient une fumée épaisse, la route était jonchée des cadavres de paysans massacrés, l’air empestait le sang.
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Sa Majesté n’avait jamais connu la défaite à la tête de son armée, pas même avant de monter sur le trône. Sa confiance en Elle l’a poussée à résoudre par la guerre n’importe quel problème, et à éviter ceux qui ne peuvent se résoudre ainsi. Le roi aspirait à pourfendre des généraux sur le champ de bataille, mais peu lui importait de débarrasser le royaume de ses contradictions et de ses inégalités…
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- Il importe de forcer l’ennemi à se rassembler en un lieu que nous aurons fixé. C’est la première phase de toute tactique.
Il expliqua qu’une tactique n’a de valeur qu’en ce qu’elle permet de vaincre avant d’avoir épuisé ses forces – et cela, quelle que soit sa bravoure –, sans aller au bout de ses ressources.
Arslân eut envie de lui porter un peu la contradiction :
- Pourtant Dariûn a foncé en travers d’une énorme armée pour moi…
- Il s’agit là d’un acte de bravoure individuelle, répliqua Narsus en lançant un clin d’œil à Dariûn. Celui-ci garda le silence, un fin sourire contraint sur les lèvres. Un brave comme Dariûn, il n’en existe pas même un sur mille. C’est ce qui fait toute sa valeur, mais un chef doit compter avec des soldats plus faibles, pour mettre au point un plan de bataille qui lui permette de l’emporter en dépit de tout. Et dès lors qu’il s’agit d’un roi, il doit chercher un moyen qui, même avec des chefs de la plus grande incompétence, lui permette de ne pas perdre la bataille, voire de l’éviter. Narsus s’enflammait. Arslân réfléchissait.
Si votre propre puissance vous a aveuglé au point de faire fi de l’ennemi, de négliger de dresser tout plan de bataille, qu’advient-il quand les choses commencent à mal tourner ? Il m’en coûte de le dire, mais la tragédie d’Atropathènes en constitue la meilleure illustration.
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- Narsus, c’est moi qui vous le demande, cette fois. Que diriez-vous de m’apporter votre soutien en compagnie de Dariûn ?
- Votre proposition m’honore, Altesse, mais…
- Dans ce cas, écoutez. Jurez-moi fidélité et, en échange, vous serez amplement récompensé.
- « Récompensé », Altesse ? Entendriez-vous me donner des pièces d’or, comme le roi votre père ?
- Non. Je sais que votre dévouement ne se monnaie pas ainsi.
- Alors, avec des honneurs ? En me nommant gramâtahr, par exemple ?
La réaction de Narsus dénotait son indifférence. Tout dans l’expression de son visage clamait son refus de se laisser acheter pour la fortune ou les honneurs.
- Nullement. Si nous repoussons les barbares lusitaniens et que je monte sur le trône de mon pays, Excellence Narsus, je ferai de vous mon peintre de cour. Qu’en dites-vous ?
Narsus, bouche bée, fixa à son tour Arslân. Indiscutablement, la proposition le déconcertait. Un assez long silence suivi d’un petit rire joyeux… Un déclic s’était produit en lui, semblait-il.
- Voilà qui me plaît. Ça alors… murmura-t-il pour lui-même avant de tourner vers son ami un regard de triomphe. Eh bien, tu as entendu, Dariûn ? C’est à cela qu’on reconnaît ceux qui ont l’étoffe de souverains. Entre Son Altesse et le misérable ver de terre que tu es, étranger à l’Art ta vie durant, vois le fossé qui sépare vos mentalités !
- Oublie cela. Tant qu’à vivre en misérable ver de terre, je me réjouis au moins de n’avoir pas ainsi à subir ton art.
Sa repartie tout aussi sarcastique lancée du tac au tac, Dariûn se tourna vers Arslân :
- Votre Altesse, faire de Narsus le peintre officiel, c’est ouvrir une page sombre dans l’histoire culturelle de notre royaume. Le nommer secrétaire ou ministre serait faire preuve d’un réel discernement ; mais peintre à la cour, permettez-moi de dire…
- Pourquoi tant insister, Dariûn ? Je préfère le voir brosser le portrait d’un Arslân vivant plutôt que laisser je ne sais quel artiste fameux du Lusitania me représenter mort. Et toi aussi, n’est-ce pas ?
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La guerre comme la politique sont vouées aux cendres de l’oubli. Seul demeure pour la postérité l’Art avec un grand A.
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- Les forces lusitaniennes passent pour massacrer tous ceux qui ne croient pas en Yahldabôth. Ceux qui établissent une distinction entre les gens au nom de leur foi ne peuvent pas sincèrement affranchir les esclaves, sillons !
- Même si tu dis vrai, les esclaves préféreront mettre fin à leur frustration présente plutôt qu’à leur peur de l’avenir.
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L’indifférence est source du Mal et non amie du Bien.
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[Narsus à Arslân et Dariûn]
- Les Lusitaniens croient en Yahldabôth, leur dieu suprême. S’il reconnaît bien tous les croyants comme égaux, Ses fidèles ont le devoir de débarrasser le monde de tous les adeptes d’une autre foi. D’après ce que m’ont relaté des voyageurs qui arrivaient de Maryam, campagnes et forêts jusqu’à Ecbatâna seraient jonchées de cadavres desdits mécréants.
- Je veux les en empêcher. Pour cela, que faut-il faire à ton avis ?
- Votre Altesse, je sais qu’il n’est plus temps de vous dire cela, mais Sa Majesté votre père aurait dû abolir l’esclavage. Comment voulez-vous que des gens opprimés par un État se battent pour le défendre le moment venu ?
La voix de Narsus s’enflait de chaleur. Sans qu’il s’en aperçoive, ce n’était déjà plus l’homme retiré du monde qui s’exprimait.
J’imagine sans peine ce qui va se passer. L’armée lusitanienne va inciter les gorahm à se convertir à leur foi et affranchir ceux qui accepteront. Ils s’armeront et se rebelleront et, pour peu qu’ils répondent à l’appel de nos ennemis, c’en sera fini du Parse. Tout simplement parce que la population sous le joug dépasse de beaucoup celle des nobles et des prêtres.
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L’Art est éternel, la chute instantanée.
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L’avantage de la cavalerie réside dans sa mobilité. Pour la vaincre, il n’existe pas d’autre tactique que d’entraver ses mouvements. En s’entourant de fossés et de barrières, en mettant le feu, en tirant parti de la mauvaise visibilité. En se servant aussi de traîtres. Ces barbares de Lusitaniens ne manquent pas de cerveaux, eux non plus.
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