AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zora-la-Rousse


Lire le chardonneret de Donna Tartt est une expérience en soi.
1 296 pages… Ça laisse rêveur...
Un roman fleuve, un roman d'aventure à la Dickens, un roman d'apprentissage, qui nous raconte par le détail quatorze années de la vie de Théo. Dès les premières pages en effet, nous voici dans les pas de ce jeune adolescent de 13 ans, pour ne plus le quitter.

Tout commence par une convocation au collège. Sur le chemin, en avance et bousculés par une averse, le jeune homme et sa mère dont il est très proche, surtout depuis la séparation de ses parents, décident de visiter le Metropolitan Museum. Il baguenaude ainsi de salle en salle, intrigué entre autres préoccupations par une jeune fille rousse de son âge, laissant ainsi sa mère prendre de l'avance, quand soudain se produit une violente explosion. Théo est choqué, blessé mais vivant. Il assiste, impuissant, à l'agonie d'un vieil homme qui lui confie dans ces derniers moments une bague à remettre à « Hobart & Blackwell », et l'incite également à emporter avec lui le tableau de Carel Fabritius, le Chardonneret, une oeuvre inestimable, mais surtout adorée par sa mère, et qui représente un oiseau enchaîné à son perchoir.
Théo survivra à cet évènement tragique, réussira à s'extirper des ruines fumantes du musée, mais il y a tout perdu : sa mère, son innocence et un sens à donner à sa vie. À partir de ce moment précis, tout se complique pour l'adolescent qui se trouve recueilli par la famille de son meilleur ami, Andy Barbour. Sans pour autant s'y plaire, c'est malgré tout à regret qu'il doit les quitter pour rejoindre Las Vegas, là ou réside son père. Perdu, déconnecté de sa propre vie, Théo y rencontre alors Boris, un adolescent ukrainien, avec qui il va partager une belle amitié émaillée des plaisirs de l'alcool et de la drogue, lui procurant son besoin impérieux d'évasion et d'oubli.
Les moments de bien-être sont rares pour Théo, sauf peut-être lorsqu'il vole un moment pour contempler « son » tableau ; plus encore, lorsqu'il se remémore les moments passés avec Hobbie, le restaurateur de meubles avec lequel il s'est lié d'amitié, ou avec Pippa, la jeune fille rousse du musée qu'il a retrouvé et dont il est tombé irrémédiablement amoureux. Ce sont d'ailleurs eux que le jeune homme, de retour à New York, va rejoindre à la mort de son père. Mais il n'a pas quitté l'enfer pour autant…

Je crois bien être tombée sous le charme de l'écriture de Donna Tartt, de ce récit ciselé comme une oeuvre d'art, réfléchi à la virgule près. Non : au point-virgule raconte-t-elle.
Rien ne lui échappe, tout est détaillé, précis et cependant juste ce qu'il faut pour captiver son lecteur sans prendre le risque de le lasser. Incroyable.
Elle raconte l'amitié comme personne, la tendresse et la bienveillance. Elle sait aussi exprimer le désarroi, la solitude et les angoisses. Troublant.
Elle a su incarner un adolescent de 13 ans et le jeune adulte qu'il devient, jour après jour, année après année, ne poussant pas vraiment droit mais résistant malgré tout. Épatant.
Elle donne consistance à ses personnages comme rarement expérimenté. Ils prennent corps, ils prennent voix, tout comme les lieux qu'ils occupent. Magique.

Elle nous propose un voyage, et j'ai très très envie d'embarquer à nouveau.
Bientôt le maître des illusions...
Commenter  J’apprécie          278



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}