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Critique de Antyryia



C'est ma seconde incursion dans l'univers de la collection Trash avec ce Charogne Tango à la délicieuse couverture représentant une jolie jambe galbée en bas résilles, tranchée à mi cuisse, en pleine danse écarlate.
Le premier - Nécroporno de Robert Darvel - m'avait laissé de marbre ( une succession d'horreurs innommables au détriment de réelle histoire ) mais j'ai décidé de poursuivre l'aventure avec ce court roman de Brice Tarvel, dont j'avais déjà lu "La chair sous les ongles" sous un autre pseudonyme de l'auteur ( François Sarkel ) dans la collection gore ainsi que "Silence rouge" dans la collection Angoisses. Les deux m'avaient laissé un agréable souvenir. A noter que Silence rouge a justement été réédité chez Trash, qui se veut succéder en quelque sorte à ces collections mythiques des années 80/90 chez fleuve noir.

Dans Charogne Tango, nous faisons donc connaissance de Gonzalo, d'origine argentine mais vivant en région parisienne. Amateur de tango, podophile, nécrophile ( voire les deux en même temps ) avec des penchants scatophiles également, ce personnage ne présente pas que des attraits. Il est mysogine aussi ("les nanas ne savaient pas aimer. Elles faisaient souvent tout un plat des sentiments mais en vérité elles n'étaient expertes qu'à apporter souffrance et trahison à la première occasion.") et n'a pas la moindre valeur familiale.

Pour parfaire ce portrait peu reluisant - voire carrément répugnant - c'est également un tueur. Et il décide de s'attaquer à sa première victime humaine ( après s'être fait la main sur des chats et des chiens comme tout bon psychopathe qui se respecte ) dès le début de l'histoire sur les conseils de son barman ("A ton âge il est grand temps que tu cesses d'être constipé, que tu vives enfin ce qui te branches. Travailler à la lame ou à la lampe à souder un mec ou une nénette, il n'y a que ça de vrai pour connaître une vraie montée d'adrénaline").

Avec ces quelques détails présentant notre héros, on pourrait s'attendre à un livre pesant, hyper glauque et malsain. Ca n'est pas du tout le cas. Tout est à prendre au second degré et si on accepte de jouer le jeu tordu proposé par l'auteur le roman en devient même amusant et Gonzalo limite attachant. Charogne Tango respecte en quelque sorte le cahier des charges souhaité par l'éditeur avec sa dose ( pas si excessive ) de sexe et d'atrocités mais il y a tellement de moments cocasses que la lecture demeure fluide et légère, pourvu qu'on s'accorde le droit de rire de tout ou presque. En effet, Gonzalo s'avère finalement un tueur assez maladroit qui va toujours tomber davantage de Charybde en Scylla. Je pense notamment à sa rencontre avec l'inoubliable Patchouli, femme aux dons prémonitoires dont les neurones ne sont pourtant pas toujours bien connectées, avec une panthère imprévue au programme meurtrier du soir ou encore avec le bien nommé inspecteur Mortel qui l'aidera à se sortir de certains mauvais pas contre toute attente. Jusqu'au final au repère de la Porte des Enfers et une dernière note touchante, petite lumière après un long et très sombre tunnel.

En résumé on n'est certes pas ici dans les hautes sphères de la littérature mais si vous faîtes partie de ces adultes consentants amateurs d'histoires sanguinolentes qui ne se prennent pas au sérieux, Charogne Tango remplit parfaitement son rôle.
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