[...] la plus dévastatrice des espèces invasives est également l'homme [...]
Ces espèces témoignent d'une puissance adaptative indéniable, dont elles ont toutes fait la preuve en s'insérant dans un milieu qui leur était totalement étranger. De ce fait, qu'on le veuille ou non, elles constituent une richesse pour demain.
Charles Darwin rappelait que les espèces qui survivent ne sont ni les plus intelligentes ni même les plus performantes, mais celles qui s'adaptent le mieux au changement.
[...] les plantes invasives doivent davantage être considérées comme des symptômes révélateurs de changements environnementaux que comme une menace à l'égard de la flore indigène.
L'écologie nous enseigne en outre que le vivant fonctionne au gré de réseaux d'interactions indissociables, au sein desquels il serait vain de distinguer un début et une fin.
Eliminer un bouc émissaire permet, au moins le temps d'un simulacre, d'enrayer virtuellement ce bouleversement du monde dont nous sommes les premiers acteurs et responsables.
[...] les espèces invasives sont des êtres vivants opportunistes, aptes à tirer parti des interactions entre l'homme et son environnement.
Les invasions biologiques nous renvoient à une sensation de désordre dont l'homme est le premier responsable en transportant des espèces d'un bout à l'autre de notre planète.
Ainsi, la liste des noms des espèces que l'on croirait ancrées depuis toujours dans nos territoires est si longue que, tout entière, elle courait sur bien plus de pages que n'en contient ce livre.