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Critique de DawnG


DawnG
12 novembre 2018
Dans Comment le dire à la nuit, le lecteur couvre le destin croisé de plusieurs personnes à plusieurs époques différentes. Je vais volontairement restee évasive sur les personnages, je trouve qu'il faut conserver un maximum de surprise sur les êtres que le lecteur suit ainsi que sur les liens entre eux et l'histoire pour la même raison. Mais j'en discuterai volontiers avec ceux qui le souhaitent.
On suit donc Athalie, qui a recueilli un jeune homme plein de mystère autant pour elle que pour nous. Elle est étrange et reste longtemps pleine de zones d'ombres.
Adriel, un jeune homme aux très très longs cheveux blancs qui semble s'éveiller à l'existence et qu'Athalie tente de façonner suivant l'idéal qu'elle s'est fixé.
Egemont, un noble sans argent promis à un mariage de convenance avec la belle Carolina mais qui cache un lourd secret.
Deux jeunes femmes qui nous sont contemporaines, Rachel une belle jeune femme mélancolique au regard plein de désarroi, vieille avant son heure et transerçant la vie comme une ombre, et Parascève, devenue celle qu'elle est vraiment, qui aime le charme désuet des romances et qui parfois semble marcher au bord d'un précipice de folie.
J'ai aimé ces rencontres, ces personnages et leurs mystères, leurs secrets et étrangement j'ai aimé les impressions qui se dégagent d'eux : ne pas être à leur place dans le monde qui leur est proposé.

Encore un gros coup de coeur pour la plume de Vincent Tassy. Pas de doute, elle colle parfaitement à son univers à part. Les mots sont réfléchis, choisis, le vocabulaire est précis, riche et adapté aux périodes dans lesquelles l'action se déroule. Toute son écriture permet d'être porté par le recit, ce dernier étant parfois ardu mais toujours sensible.
Pour moi, Comment le dire à la nuit, est un livre sur la folie, la mélancolie et la solitude. Sur l'acceptation de soi, de son passé et de ses différences. Sur la place que l'on a dans la société et de celle qui nous correspond vraiment.
En fonction des personnages, la prose se fait porte parole de la langueur, de la mélancolie, de la tristesse, de l'appréhension et du doute. Elle est souvent poétique, imagée et belle mais parfois elle est dure de véracité ou dure de folie. Certains passages m'ont manqué et j'y repense encore.
J'ai retrouvé ce que j'avais aimé dans Apostasie, une sensibilité, une détresse, un émerveillement macabre. Par contre, je n'ai pas ressenti ici d'angoisse ou de malaise comme lors de ma lecture d'Apostasie.
Deux trois petites choses m'ont chagrinée sur l'instant mais avec le recul et la fin du roman, je comprends mieux la mise en place des choses et les choix des personnages. J'avais aussi l'impression de ne pas comprendre Egemont sur la seconde partie de l'histoire mais finalement, son état est si logique. Je ressort de cette lecture avec un étrange sentiment de froid, de beauté, de folie.
Comment le dire à la nuit est un roman fort, une lecture un peu exigente, une fois habitué à la narration, la lecture est rapide et prenante.
Merci à Babelio et aux éditions du chat noir pour cette merveilleuse découverte.
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