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Citations sur L'abeille (et le) philosophe : Étonnant voyage dans la.. (11)

L’abeille est devenue l’emblème de la fragilité du monde. Pollution chimique, réchauffement climatique, mondialisation frénétique, agriculture intensive, etc. : sur chacun de ces grands dossiers de notre temps, elle apparaît comme l’innocente victime des méfaits de la technique humaine. Son destin témoigne du dérèglement tragique d’une nature qui serait de plus en plus dominée par un consortium diabolique. Faust, Prométhée et Frankenstein Inc., si l’on peut dire, soit : l’omniscience, la toute-puissance et la folie des grandeurs réunies en l’homme, par l’homme et pour l’homme. Face à la triple prétention de tout connaître, de tout maîtriser et de tout fabriquer, l’abeille apparaît comme l’être fragile par excellence, symbole de la vulnérabilité d’une nature soumise aux diktats de l’humain. Mais ce qui explique aussi le succès médiatique de cet insecte sur lequel on ne cesse de projeter les angoisses du présent plonge ses racines dans une longue et ancienne tradition. Car si l’on déplore aujourd’hui avec autant d’émotion – et parfois d’emphase – le déclin de l’abeille, c’est qu’elle fut longtemps considérée comme le symbole privilégié de la beauté et de l’harmonie du monde, lorsque la Nature était considérée comme infiniment plus vaste, plus puissante et plus durable que tous les mortels réunis.
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Les poètes nous disent bien, en effet, qu’ils puisent à des sources de miel et butinent les poèmes qu’ils nous apportent dans les jardins et les vallons boisés des Muses, à la manière des abeilles, en voltigeant comme elles, et ils disent la vérité. Car le poète est chose légère, ailée, sacrée, et il ne peut créer avant de sentir l’inspiration d’être hors de lui et de perdre l’usage de sa raison. Tant qu’il n’a pas reçu ce don divin, tout homme est incapable de faire des vers et de rendre des oracles. Aussi, comme ce n’est point par art, mais par un don céleste qu’ils trouvent et disent tant de belles choses sur leur sujet, comme toi sur Homère, chacun d’eux ne peut réussir que dans le genre où la Muse le pousse…
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Avant Aristée, c’est une nymphe proche de Déméter la déesse de la fertilité (et du mariage) qui est réputée avoir découvert dans la forêt les premiers rayons de miel. Elle s’appelait Mélissa. Ce fut la première à oser goûter le miel et avoir l’idée de le mélanger à de l’eau pour en faire une boisson : l’hydromel. 
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(...)l'abeille permet de penser l'homme tout comme l'homme permet de penser l'abeille. [p.238]
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La fabuleuse grandeur du petit monde des abeilles n'est pas seulement esthétique et lyrique, elle montre une voie morale, politique et épique. [p.65]
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Bref, le monde de l'abeille se situe, dans toutes ses dimensions, à la charnière trouble de plusieurs ordres du réel : le végétal et l'animal, le terrestre et le céleste, la nature et la culture, le vivant et l'éternel, l'humain et le divin... [p.17]
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Qu'y a-t-il donc dans ce petit animal qui nous fascine autant ? Pourquoi vouloir chercher en lui le sens des choses, de la nature et de la vie ? C'est un usage philosophique de l'abeille qui va nous intéresser ici. Il s'agira de suivre le vol de l'abeille dans l'histoire de la pensée ; de révéler cette idée ancienne et toujours actuelle qu'en contemplant et en comprenant l'abeille nous saurons comment vivre ; comment vivre bien, comment vivre mieux, comment devenir "sage", comment échapper à la mort. Car les savants et les sages de l'histoire ont cherché tout cela dans ce petit animal : les réponses à toutes les grandes questions que l'humanité inquiète se pose depuis le nuit des temps.
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Mais, contrairement à la science qui oublie ses artifices, l'art est une création lucide et assumée d'illusions et seul il est à même de rendre compte du réel dans sa diversité. L'art est plus vrai que la science, parce que l'un sait qu'il est faux tandis que l'autre croit qu'elle est vraie.
(...)
La science n'est là qu'un récit parmi d'autres, sans doute plus exact que le mythe ou la religion, mais certainement pas plus vrai quant aux interrogations ultimes de la condition humaine. Et il est en outre très naïf quant à sa capacité à éradiquer tous les mystères, les métaphores et les illusions sans comprendre que l'humain en a un besoin vital. [p.182 - 183]
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Les succès politiques de la ruche nous dévoilent une abeille devenue bien "terre à terre". Comment ! Celle qui racontait les secrets des origines, celle qui reflétait l'ordre cosmique, celle grâce à qui les mystères de la Révélation pouvaient être atteints en toute simplicité... Quoi ! Cette abeille, à la fois mythique, mystique et cosmique, serait devenue un simple instrument de gouvernement ? [p.171]
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(...) pour Aristote, la ruche est un microcosme, c'est-à-dire un cosmos en petit ; et, à l'étudier de près, on peut espérer comprendre les mystères du grand cosmos universel. [p.38]
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