Je plisse les yeux plus fort. Comme si Nina me guidait dans une espèce d’hypnose. Le mariage… L’amour ultime… Le prince charmant, le vrai… Mais oui, maintenant, quelque chose s’éclaircit dans ma tête. Je commence à imaginer des choses…
– Je vois… Je vois… un paysage de conte de fées… murmuré-je doucement.
– Oui, Charlotte, continue. Je t’écoute, dit Nina.
– Une végétation sauvage, laissée à l’abandon.
– Ah ! La belle au bois dormant ! La forêt de ronces.
Je ne me laisse pas distraire et je continue.
– À flanc de colline… Une vue montagneuse extraordinaire… Et au beau milieu de la verdure…
– Un château ! s’exclame Nina.
– Magnifique… Un château sublime, comme surgi des légendes anciennes. La demeure du…
« Prince charmant ! » s’écrie-t-on en chœur toutes les deux. Puis on se regarde une seconde au fond des yeux, et on éclate de rire de concert.
– Mais oui ! C’est ça qu’il nous faut : le beau château des contes de fées. Tu es formidable, Charlotte ! Je savais qu’on pouvait compter sur ton talent, et sur ton côté… Euh, comment dire… midinette ? dit Nina avec un petit clin d’œil.
– Bon, un château, c’est bien joli, mais notre gentil marié a beau aimer sa femme, il n’a pas le portefeuille de Rothschild, dis-je d’un ton désappointé. Je doute qu’on puisse trouver un château sur super discount.
– Hmmm…