AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Schryve


En 1890, l'auteur et médecin a 30 ans et, sur ce qui ressemble à un coup de tête, il décide de se rendre au bagne de Sakhaline, une immense île située au large de la Sibérie orientale, juste au nord du Japon. Au terme d'un périple de deux mois et demi à travers la Russie, il atteint l'île le 5 juillet. Il y restera jusqu'au 13 octobre. Pendant plus de trois mois, il effectue un travail d'enquête minutieux dans le but de témoigner de la colonie pénitentiaire et de ses conditions de vie. Pour ce faire, il entreprend notamment le recensement de la population en remplissant environ 10 000 fiches individuelles.

Avec ce compte-rendu de plus de 500 pages, il ne faut pas s'attendre à des histoires personnelles (à la manière de Svetlana Alexievitch par exemple). le passé des bagnards et les raisons pour lesquelles ils ont été condamnés sont parfois évoqués, mais très brièvement. Tchekhov s'attarde plutôt aux aspects sociétaux et fonctionnels du système pénitentiaire et colonial. Par moments, le texte peut sembler rébarbatif par l'accumulation de statistiques et de notes de bas de page (de Tchekhov lui-même), mais il n'en demeure pas moins une mine foisonnante d'informations et de réflexions. Tous les thèmes y sont traités (géographie, climat, flore et faune, agriculture, hiérarchie sociale, mariage et concubinage, condition des femmes, populations autochtones, travail, châtiments corporels, alimentation, et j'en passe). Surtout, l'auteur dresse un portrait très critique en rapportant les atrocités dont il a été témoin et en remettant sans cesse en question la pertinence et la pérennité du bagne et de la colonie. Un livre qui dévoile aussi une facette moins connue de Tchekhov, son humanité et son engagement.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}