Le
théâtre d'un auteur russe ce n'est jamais désagréable.
Alors que
Tchekhov écrivait à Leïkine en 1884 que sa pièce était ratée, on retrouve pourtant la qualité des dialogues du dramaturge qui sait jouer sur la psychologie des personnages. Dès la première scène, cette pièce m'a fait penser aux bas-fonds de Gorki. Car ce sont des miséreux, pèlerins, ouvriers, vagabonds, passants, qui se retrouvent dans la taverne de Tikhone
sur la grand route, dans le sud de la Russie. Parmi eux il y a Bortsov, un ivrogne sans le sou. On va découvrir qu'il était riche et qu'il doit sa déchéance à une femme qu'il a épousée par amour mais qui l'a trahi.
C'est vrai que la pièce est assez déséquilibrée avec une fin qui semble un peu bâclée (enfin si on peut dire ça de
Tchekhov). Ce qui est intéressant c'est qu'il met en scène la misère du peuple russe, sa violence et la pitié qu'elle suscite. Les femmes et notamment Maria Iégorovna la traitresse, n'ont pas le beau rôle dans ce huis clos assez sombre.
Toutefois, l'inquiétude montante donne le ton.
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