Mon échec oscille entre nous comme du linge étendu sur un fil.
N'est-ce pas complétement dingue que nous soyons coincés sur terre, alors que nous n'en sortirons pas vivants ?
- Ton débile de père et moi ne sommes pas comme les autres parents, dit-elle. Nous n'avons jamais eu ni besoin ni envie d'un enfant. (…) Donc, tu n' étais pas vraiment prévue au programme, et pourtant regarde jusqu'où tu es arrivée. C'est super, Petit Lapin. Joyeux treizième accident ! lança-t-elle avant de découper le gâteau.
C'est marrant, le temps qu'il faut pour s'adapter à la diminution des privilèges et la vitesse à laquelle on s'habitue au confort.
Je ne rêve jamais de mon ex- mari. Je suis heureuse que nous nous soyons quittés à temps. Nous avions fait le tour de notre laideur ; nous n'avions plus rien à nous infliger.
Au début, nous avons prétendu pouvoir continuer à être amies comme dans les premiers mois, de manière rassurante. Mais dés la fin de l'année, je portais mon amitié avec [ …] comme un seau d'eau rempli à ras bord, impossible à soulever et éclaboussant tout sur son passage.
Chaque fois qu'il prononçait les mots " aime" et " nous", je me tortillais. Comment dire à cet humain en costume de mari que j'avais essayé toute ma vie, et qu'à seulement trente et un ans j'en avais ma claque ?
Certains jours, elle emmenait sa fille au parc du coin le matin. Elle souriait aux autres femmes qui poussaient leurs landaus en pantoufles marrons. Amisa était une femme qui poussait un problème. Le problème gazouillait durant les deux tours de parc.
Tout change toujours, répond ma tante de sa voix de sage charismatique. C' est le lot de la lune, de la lumière et des courants. Le changement est la seule chose qui ne change pas.
[ jeune fille de 16 ans ]
Je voudrais pouvoir m'enfuir et devenir quelqu'un d'autre, encore et encore. Mais j'en ai pour au moins deux ans d'école encore et nous ne sommes que mardi.
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