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Critique de lalahat


Sylvie Testud brosse un autoportrait au travers de différentes scénettes. C'est lorsque petite fille, seule avec ses deux soeurs, elle se défend contre le grand méchant qui est derrière la porte de la maison familiale. C'est une descente à ski quelque peu aventureuse, accompagnée de son copain et d'un moniteur qui fait ce qu'il peut pour rassurer sa Sivi. C'est le facteur qui vient faire des frayeurs à la porte de l'appartement, en évoquant les drogués malintentionnés qui circulent sur les toits de Paris. C'est Sylvie, terrorisée, sur le toit de son appartement parisien.

Sylvie Testud met beaucoup d'autodérision et d'humour dans ces lignes. Elles semblent révéler, toutefois, certains traits de son caractère, ses angoisses, surtout. Seule, elle se sent menacée par le monde entier. Elle ne trouve de réconfort qu'au milieu de ses semblables. Il y a une tendance paranoïaque, chez elle, et une peur maladive.

La presse n'est pas avare d'entretiens et questionnaires auxquels se soumet la comédienne avec assez bonne volonté, semble-t-il. Lorsqu'elle aborde la question de l'écriture avec Télérama en 2008, elle confie vouloir faire rire. Et sur son rôle dans le film Sagan, elle reconnaît, comme l'écrivain, avoir le goût de "la vitesse, les voitures, son dégoût pour le champagne, son goût pour le whisky Jack Daniel's". Elle se retrouve dans " sa manière de s'entourer beaucoup, comme pour fuir une solitude effrayante". le questionnaire de  LIBERTY MAG comme le portrait chinois du Monde en 2016 révèlent une fille cool, mais impatiente et trop inquiète, impertinente, qui se moque de l'opinion des autres.

Dans le Ciel t'aidera, elle met vraiment l'accent sur sa fragilité. Son appartement et son chien Tiago, omniprésents, constituent des éléments rassurants, des valeurs refuge, mais qui ne suffisent pas à l'équilibre de la comédienne. L'appartement est vraiment le lieu de l'intime.
Sylvie Testud apparaît dans son roman dans sa vie la plus banale, dans son quotidien hors et sur les plateaux de tournage. On la suit dans la rue, avec son caddie de grand-mère, quand elle va faire ses courses.

Elle exprime un attachement familiale touchant pour ses grands parents émigrés italiens. Son émotion est grande, lorsqu'elle reçoit sa grand-mère, Restituta, dans son appartement. La visite au Louvre s'ajoute à la liste des scénettes humoristiques citées plus haut. Elle en dit long sur la culture et le niveau social familial, mais sans dévalorisation, au contraire.

Sylvie Testud donne l'image d'une personne simple, vraie, vulnérable et forte à la fois, car très personnelle, discrète sur sa vie privée. Son égo est celui d'une artiste. Son écriture est directe, drôle, crue parfois, imaginative dans le vocabulaire. Elle aborde des thèmes graves, comme le port d'arme par exemple, ou la maternité, avec une grande légèreté.

Ma critique est bien longue pour un roman autobiographique d'un peu plus de 200 pages ! Mais sous un ton badin, le texte est en fait bien dense. Il donne accès à une personnalité sympathique que l'on compterait volontiers parmi ses amis.
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