Le Montespan

Second livre de Jean Teulé que je lis après le Magasin des Suicides, on retrouve son style corrosif et plein de cynisme. La société à l'époque du règne de Louis XIV est passée au vitriol, l'aristocratie en prend pour son grade. Alors certes, âmes sensibles, s'abstenir. L'auteur n'y va pas par quatre chemins et quitte à brosser un portrait peu reluisant de la cour de Versailles, il joue à fond la carte de l'humour noir et de la vulgarité. Si on peut être rebuté par un langage parfois grossier, des scènes limite scatophiles, bref, toute une imagerie peu ragoutante, il faut reconnaître que Jean Teulé s'assume et assume son style jusqu'au bout. Au final, le gouffre entre cette société aux moeurs débridées et abjectes et les sentiments sincères et profonds du Montespan, ses tentatives desespérées et parfois pathétiques pour récupérer sa femme, rend le personnage encore plus attachant. Quelques belles scènes émaillent quand même ce roman. Si on est conquis par le style cynique de Jean Teulé, ce roman se lit avec plaisir. Pour les non-amateurs d'humour noir et de groteste, je leur conseillerai de passer leur chemin.