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Critique de ecceom


Comment tomber plus bas


L'autre jour, en rangeant des papiers de famille, je suis tombé par hasard sur le manuscrit de « L'Homme tombé du ciel », ce récit de science-fiction que grand-père avait fait paraitre en 1963 sous le pseudonyme de Walter Tevis.

Sacré grand-père !
Quand on y repense aujourd'hui, il faut reconnaitre que son stratagème a parfaitement fonctionné.
En publiant ce livre, il a magistralement réussi à persuader les terriens qu'au fond, celui qui se faisait appeler Thomas Jerome Newton (Newton, pour celui qui souffrait terriblement de la gravité terrestre, il fallait oser quand même), avait été démasqué et avait échoué dans sa mission. Ils ont sûrement versé une larme sur le triste sort de cette créature et peut-être même sur le destin tragique qui devait frapper la planète Anthéa…Rien qu'en y pensant, j'en pleure de rire !
S'ils savaient la vérité…

S'ils savaient que pendant que Papy se faisait passer pour un Icare abandonné, triste et alcoolique, il continuait en douce à faire construire ce vaisseau qui nous a tous ramenés d'Anthéa pour coloniser la terre !

S'ils savaient que depuis notre arrivée, nous avons infiltré toutes leurs institutions, occupé tous les postes stratégiques et orienté toutes leurs actions dans le seul but de nous servir…

Pourtant, à certains moments, nous nous sommes demandés si nous n'en faisions pas trop. Par exemple, avec la dynastie des Kim Il Sung et Kim Jong Il ! Nous avions pourtant chargé la barque avec ces allures de Culbuto, les coiffures desireless et les slogans ridicules ! Mais non, c'est passé crème !

Du coup, enhardis, nous avons poussé le bouchon un peu plus loin en plaçant un crétin orangé à la tête de la première puissance militaire et un stalinien décongelé à la tête de la deuxième.

On s'est dit : là, c'est sûr, ça va se voir ?!
Eh bien non, même pas !

Alors, quand l'autre jour au cours du repas familial, tonton Georges un peu torché a proposé de mettre aux commandes de la France la représentante de l'entreprise vert-de-gris familiale, personne n'a pensé que c'était impossible.

Eh oui, ils sont comme ça les humains, plus c'est gros, plus ça passe !


PS. J'aime beaucoup la collection Totem de Gallmeister, mais j'estime qu'une petite pré ou post face précisant que Walter Tevis a revu en partie son texte, n'aurait pas été inutile. En effet, quand on lit un récit sensé se dérouler en 1988, mais écrit en 1963, et qu'on y voit une allusion au Watergate, ça pique un peu !
Par ailleurs, le bandeau « Par l'auteur du Jeu de la dame » est certes, l'occasion de surfer sur le succès récent de la série, mais un peu réducteur pour l'auteur de « L'Arnaqueur » ou de « L'oiseau moqueur ».
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