Ou bien quand ils ont décidé qu’on nous inculquerait à tous, dès notre plus jeune âge, ce principe de sagesse : « Dans le doute, n’y pense plus. »
Il y avait jadis de grands hommes dans le monde, des hommes d'esprit, de pouvoir et d'imagination. Il y avait saint Paul et Einstein et Shakespeare...(il avait plusieurs listes de noms qu'il débitait avec magnificence en de telles occasions et, à les entendre, j'éprouvais toujours un sentiment d'émerveillement) Il y avait Jules César et Tolstoï et Emmanuel Kant. Mais maintenant, il n'y a plus que des robots. Des robots et le principe de plaisir. Dans la têtes des gens, il n'y a plus que des romans-photos minables.
C'était étonnant. Il n'avait encore jamais entendu parler d'un humain aussi intelligent. Pourquoi n'avait-elle pas été détruite avant la puberté ? Probablement pour la même raison que celle pour laquelle les pantalons de Saint-Louis n'avaient pas de fermeture Éclair : mauvais fonctionnement des machines.
Et tandis que je roule à présent sous le chaud soleil de l'été le long d'anciennes routes au revêtement mal entretenu, l'océan sur ma droite et les champs déserts sur ma gauche, je me sens libre et fort. Je sais que je ne me sentirais pas ainsi si je n'avais pas lu de livres. Quoi qu'il puisse m'arriver, je remercie le ciel de savoir lire, d'avoir pu entrer en réel contact avec l'esprits d'autres hommes.
Les "grands hommes" ont souvent mis l'humanité à feu et à sang.
Le corps de Spofforth n'avait pas d'organes de reproduction. "Pour éviter toute distraction", avait dit l'un des ingénieurs.
Elle a éclaté de rire en ouvrant les yeux de me voir la serrer ainsi et elle s'est blottie, toute chaude, contre moi. Je me sentis de nouveau embarrassé. Mais nous avons aussitôt commencé à discuter et j'ai oublié bien vite. Elle a parlé d'apprendre à lire. Elle m'a dit qu'elle avait déjà rêvé qu'elle lisait, qu'elle avait déjà lu des milliers et des milliers de livres et qu'elle savait à présent tout ce qu'il y avait à savoir de la vie.
- Et qu'y a-t-il à savoir de la vie ? ai-je demandé.
- Tout, a-t-elle répondu. Il nous cachent tellement de choses.
« Pas de questions. Relax », "dans le doute, n'y pense plus"
... je me sens libre et fort. Je sais que je ne me sentirais pas ainsi si je n'avais pas lu de livres. Quoi qu'il puisse m'arriver, je remercie le ciel de savoir lire, d'avoir pu entrer en réel contact avec l'esprit d'autres hommes.
Je voudrais être assis à écrire ces mots plutôt que de les dicter dans un magnétophone. Car c'est sans doute l'écriture autant que la lecture qui m'a aidé à prendre si fortement conscience de ce que je suis devenu.
Ton sexe-minute, je l'emmerde. Je sais comment j'ai vécu.
Puis il se tourna vers l'océan, et, dans un souffle,il répéta :
- Je sais comment j'ai vécu.