AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Gruizzli


Deuxième Tezuka que je lis, deuxième grande claque dans la figure.

Ce que j'ai apprécié notamment, c'est que j'ai trouvé le dessin plus agréable que dans Ikki Mandara, avec moins de tête SD notamment. de plus je commence à m'habituer à son trait, mélangeant toujours aussi bien les personnages très cartoon et les décors grandioses et magnifiquement dépeint. On se sent totalement transporté dans le récit.

Récit qui d'ailleurs ne dépareille pas du tout. Tezuka fait ici un mélange de plusieurs genres, traitant à la fois d'un thème policier, d'un tueur en série qui n'a rien à envier à ceux de Naoki Urasawa, de l'amour entre deux êtres de façon très originales, ainsi que de politique, de société et d'écologie. Bref, un cocktail de thèmes cher à Tezuka.

Le propos est cependant incroyable, tant sur le personnage principal, Yuki, odieux et tellement charismatique à la fois, beau et cruel. Tezuka arrive à créer un être qui nous échappe totalement dans les trois tomes, sans qu'on sache finalement son fond bien qu'on le suive en permanence.
A cet homme va s'ajouter son comparasse et amant. Là aussi Tezuka nous livre un personnage incroyablement charismatique et torturé. Un homme tiraillé entre sa foi et son amour, entre son passé et son présent, entre sa lâcheté et sa volonté. le père Garai est un être très complexe, incroyablement humain et qui nous charme tout au long du récit. Un portrait incroyablement réussi.

Mais face à ces deux protagonistes principaux, une galerie de personnages secondaires viennent se greffer, ajoutant des portraits bien campés et qui rajoutent une grande profondeur au récit. Qu'il s'agisse des personnages féminins, même la rédactrice du journal qui n'a finalement qu'un très court rôle mais très marquant, ou des personnages masculins, le député, le policier, le paysan et tout ces personnages ont leurs manières, leurs attitudes, leur façon de parler, leur expression et leur volonté.

Ce récit est à mon sens pleinement réussi tant par ses personnages qui sonnent tous tellement vrai qu'on croirait à des caricatures de gens réels, que par le propos qui va se développer autour de ce gaz, le MW, lien entre tout les protagonistes. Tout part de lui, et tout se finira avec lui.

Le récit est d'ailleurs superbe avec un traitement absolument pas manichéen du scénario. Ainsi le personnage principal apparait comme odieux, mais torturé, puis à nouveau odieux. On en vient à l'excuser de certains crimes, sans pouvoir tous les innocenter. Tout le monde conserve sa part d'ombre, tous peuvent se révéler tout à coup bon ou au contraire lâche.

Mais, face à toutes ces qualités, pourquoi mettre seulement une note de 4/5 me direz-vous ?
Et bien, deux points m'empêchent de mettre une note maximale.

Tout d'abord, le récit prend parfois des tournures très hollywoodienne, je pense en particulier à la fin du récit ou bien l'apparition de l'hélicoptère sur l'île. Et d'autres part j'ai trouvé que parfois Tezuka utilisait trop facilement des raccourcis. Certaines situations semblent un poil tirées par les cheveux, parfois un retournement semble bien trop facile. Ces "défauts" étant plus concentrés dans le troisième tome, peut-être que Tezuka devait faire face à une demande et n'avait pas le temps de bien traiter son récit ? C'est regrettable en tout cas.

Qu'en ressort-il donc ? Un récit époustouflant, magistral, dont le réalisme extrêmement poussé se trouve parfois détourné. Mais ces défauts tâchent-t-ils le récit ? Absolument pas dirais-je. L'oeuvre est magistrale et démontre (s'il en est encore besoin) le talent immense qu'avait Ozama Tezuka, ce dieu du manga.

4.5/5 pour le récit qui frise le parfait. A lire ! Vraiment.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}