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EAN : 9782413005049
582 pages
Delcourt (16/01/2019)
4.26/5   19 notes
Résumé :
Michio Yuki est un être à deux visages. Employé de banque modèle, il est pourtant capable de se muer en la pire des créatures et de commettre les crimes les plus odieux. Engagé dans une spirale meurtrière, il ne peut néanmoins s'empêcher de se confesser au père Garai après chaque accès de violence. Un lien particulier unit les deux hommes et pourrait bien expliquer l'origine du mal de Yuki... Cette prestigieuse collection regroupe les oeuvres maîtresses d'Osamu Tezu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai déjà essayé de lire MW lors de sa première parution en France en 2004 mais je n'avais pas accroché à l'époque, trop dérangeant pour moi. Depuis, j'ai vieilli et mes goûts ont changé. La très belle réédition de Delcourt-Tonkam était l'occasion de redonner une chance à ce titre et j'ai eu bien raison. J'y ai trouvé une histoire passionnante à lire, avec des thèmes riches et une écriture au vitriol qui m'a beaucoup plu.
MW, c'est l'histoire de Michi Yuki, un homme très ambigu, employé de banque le jour, meurtrier et maitre chanteur la nuit. Depuis qu'il a été victime d'un gaz expérimental, enfant, il ne maitrise plus ses pulsions et veut se venger de ses souffrances. Cependant, il ne peut s'empêcher de chercher une certaine forme de compréhension en la personne de Garai, son prêtre et amant, avec qui il a partagé cette première expérience traumatisante. MW est donc l'histoire de la spirale meurtrière infernale du premier, sous le regard effrayé du second qui va essayé de l'arrêter.
J'ai trouvé chez ce titre de Tezuka un petit air d'Hitchcock. J'ai eu l'impression de me retrouver dans l'un des thrillers du maitre et du coup, j'ai passé un grand moment. le manga est écrit de manière extrêmement précise et maîtrisée. On est plongé en pleine action. On suit les péripéties du héros à travers son regard de meurtrier, un peu comme on le faisait avec Dexter dans la série tv éponyme. En plus, Yuki est un personnage très charismatique. C'est un meurtrier au sang froid, quelqu'un de très intelligent et en même temps, il est complètement obsédé par Garai. C'est un homme profondément dérangé donc fascinant pour le lecteur. La fascination est en effet l'un des moteurs premiers de ce récit et elle jouera jusqu'à la fin.
Ce petit air d'Hitchcock, je l'ai aussi retrouvé dans la composition graphique des planches. J'ai senti une nouvelle fois un vrai soin dans le jeu des cadrages chez Tezuka qui m'a rappelé certains plans qu'on pouvait trouver chez le réalisateur. J'aimerais beaucoup voir cette histoire porter à l'écran maintenant.
L'histoire s'y prêterait à merveille car on y parle de sujets percutants et dérangeants. Il y a d'abord les expérimentations de gaz mu par les Américains sur le territoire japonais, les relations entre ces deux nations après la guerre, mais aussi la corruption des hommes politiques japonais, leurs liens avec le milieu des affaires, les détournements de fonds, les magouilles électorales et j'en passe. Tezuka brosse un portrait bien sombre de l'élite politique et financière de son pays. On sent que pour lui, le Japon d'après la guerre, n'est pas un Japon qui fait rêver loin de là. En plus de cela, il nous parle de la pression que subissent certains chefs d'entreprise au point de se suicider en famille. Il nous parle aussi de ces filles qui ne sont que des moyens d'échanges et d'ascension sociale pour leurs parents. C'est encore un portrait au vitriol qui est fait de cette société d'après-guerre qui, on le sent, cherche à retrouver de la mauvaise façon un faste perdu. Tezuka n'est pas tendre et j'adore ça.
Du coup, j'ai lu ce titre comme un mélange de satire sociale et de thriller, et le mélange est détonnant ainsi qu'haletant. Au début, on se demande où veut en venir Yuki, pourquoi il fait cela, mais petit à petit le puzzle se met en place. Son histoire personnelle qui est à l'origine de tout est assez fascinante et les révélations sont parfaitement orchestrées. On voit ce personnage évoluer sans cesse sous nos yeux, nous surprenant à chaque fois quand on se rend compte jusqu'où il peut aller et ce qu'il est capable de faire. Je n'ai pas senti un temps mort dans l'histoire, tout s'enchaîne à merveille, un enlèvement, un meurtre après l'autre. Au milieu de tout ça, j'ai trouvé le personnage de Garai assez faible, tout comme sa "romance" avec Yuki. Je ne sais pas si on peut dire que ça apporte vraiment grand-chose à l'histoire, mais ce n'est peut-être pas le but non plus, peut-être l'auteur cherchait-il juste à banaliser ainsi des relations homosexuelles qui à l'époque de la publication au Japon (1978) étaient encore tabou.
En tout cas, j'ai eu un vrai coup de coeur inattendu pour ce titre de Tezuka. C'est peut-être même mon préféré pour le moment dans sa bibliographie, car il ne souffre pas des longueurs des Trois Adolf, ni de certains aspects dérangeants propre à Ayako. Ici, c'est un thriller et une critique sociale diablement efficace, orchestré de main de maitre !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Deuxième Tezuka que je lis, deuxième grande claque dans la figure.

Ce que j'ai apprécié notamment, c'est que j'ai trouvé le dessin plus agréable que dans Ikki Mandara, avec moins de tête SD notamment. de plus je commence à m'habituer à son trait, mélangeant toujours aussi bien les personnages très cartoon et les décors grandioses et magnifiquement dépeint. On se sent totalement transporté dans le récit.

Récit qui d'ailleurs ne dépareille pas du tout. Tezuka fait ici un mélange de plusieurs genres, traitant à la fois d'un thème policier, d'un tueur en série qui n'a rien à envier à ceux de Naoki Urasawa, de l'amour entre deux êtres de façon très originales, ainsi que de politique, de société et d'écologie. Bref, un cocktail de thèmes cher à Tezuka.

Le propos est cependant incroyable, tant sur le personnage principal, Yuki, odieux et tellement charismatique à la fois, beau et cruel. Tezuka arrive à créer un être qui nous échappe totalement dans les trois tomes, sans qu'on sache finalement son fond bien qu'on le suive en permanence.
A cet homme va s'ajouter son comparasse et amant. Là aussi Tezuka nous livre un personnage incroyablement charismatique et torturé. Un homme tiraillé entre sa foi et son amour, entre son passé et son présent, entre sa lâcheté et sa volonté. le père Garai est un être très complexe, incroyablement humain et qui nous charme tout au long du récit. Un portrait incroyablement réussi.

Mais face à ces deux protagonistes principaux, une galerie de personnages secondaires viennent se greffer, ajoutant des portraits bien campés et qui rajoutent une grande profondeur au récit. Qu'il s'agisse des personnages féminins, même la rédactrice du journal qui n'a finalement qu'un très court rôle mais très marquant, ou des personnages masculins, le député, le policier, le paysan et tout ces personnages ont leurs manières, leurs attitudes, leur façon de parler, leur expression et leur volonté.

Ce récit est à mon sens pleinement réussi tant par ses personnages qui sonnent tous tellement vrai qu'on croirait à des caricatures de gens réels, que par le propos qui va se développer autour de ce gaz, le MW, lien entre tout les protagonistes. Tout part de lui, et tout se finira avec lui.

Le récit est d'ailleurs superbe avec un traitement absolument pas manichéen du scénario. Ainsi le personnage principal apparait comme odieux, mais torturé, puis à nouveau odieux. On en vient à l'excuser de certains crimes, sans pouvoir tous les innocenter. Tout le monde conserve sa part d'ombre, tous peuvent se révéler tout à coup bon ou au contraire lâche.

Mais, face à toutes ces qualités, pourquoi mettre seulement une note de 4/5 me direz-vous ?
Et bien, deux points m'empêchent de mettre une note maximale.

Tout d'abord, le récit prend parfois des tournures très hollywoodienne, je pense en particulier à la fin du récit ou bien l'apparition de l'hélicoptère sur l'île. Et d'autres part j'ai trouvé que parfois Tezuka utilisait trop facilement des raccourcis. Certaines situations semblent un poil tirées par les cheveux, parfois un retournement semble bien trop facile. Ces "défauts" étant plus concentrés dans le troisième tome, peut-être que Tezuka devait faire face à une demande et n'avait pas le temps de bien traiter son récit ? C'est regrettable en tout cas.

Qu'en ressort-il donc ? Un récit époustouflant, magistral, dont le réalisme extrêmement poussé se trouve parfois détourné. Mais ces défauts tâchent-t-ils le récit ? Absolument pas dirais-je. L'oeuvre est magistrale et démontre (s'il en est encore besoin) le talent immense qu'avait Ozama Tezuka, ce dieu du manga.

4.5/5 pour le récit qui frise le parfait. A lire ! Vraiment.
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Beaux dessins qui m'ont fait penser à l'époque de Goldorak, petit moment de nostalgie :)
Concernant l'histoire, elle est assez prenante.
Malgré la taille du livre, il se lit plutôt bien, on est happé par cette histoire mêlant intrigue amoureuse, intrigue policière avec plusieurs meurtres et un aspect psychologique.
J'ai découvert cet auteur de manga et vraiment je n'ai pas été déçu. Je tenterai peut-être d'autres titres.
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