— Pouvez-vous croire, mon ami, que votre homme deviendra meilleur à massacrer de malheureux paysans? La guerre fait des héros avec ceux qui ont le cœur naturellement bien placé; mais j'imagine que chez les autres elle ne développe le plus souvent que des instincts de brute.
— Idée de clergyman ou de Français, ma chère ! Un homme est un héros pour moi du moment qu'il travaille à une œuvre puissante. Eh ! sans doute, mon voyou ne sera jamais un gentleman, mais sur ses instincts de brute, comme vous dites, se bâtit l'Empire.
Tous deux (2 enfants blancs) se sont d’abord regardés avec une méfiance comique, mais ils se sont vite entendus pour taper sur les cafres, et, dans le sentiment de supériorité sur ces pauvres négrillons , ils sont devenus de bons camarades
Or, ils apprirent un beau matin, qu’un caffre, voleur comme ils le sont tous, avait été branché haut et court par un fermier du voisinage
Et les déboires de ce lieutenant qui déshonorait le régiment des scottish-rifles par une ridicule passion pour le violoncelle
Vous croyez au génie ? répliqua Rhodes. Voilà bien une idée de littérateur ! Il n’y a pas d’homme à génie, il y a des hommes à bonheur. J’ai été un homme heureux.
- Non, répondit Dingley avec une ironie anglo-saxonne ; nous ne sommes pas des conquérants ; nous sommes les aménageurs dès la terre, des entrepreneurs qui construisent des maisons sur des terrains vagues, des télégraphistes, des conducteurs de locomotives, des chercheurs d’or, des éleveurs de moutons ; nous faisons les petits métiers ; nous sommes nombreux et pauvres ; nos terres sont arides ; il faut sortir de notre île pour vivre.
Bien qu’aristocrate de nature et d’éducation, il se sentait frère de ces voyous, humbles moyens d’une œuvre immense : l’Arbre de l’Empire s’enracinait dans cette misère et cette ivresse ; et le thème du roman qu’il cherchait en vain depuis des semaines bondit dans son esprit, comme en été, le soleil à l’horizon d’une plaine : l’histoire d’un voyou de Londres régénéré par la guerre.
Il se représentait avec dégoût la vie de ces misérables dans Londres ; maintenant, ils allaient partir, coucher sur la terre nue, exposer leur vie ; au service de la Reine, ils retrouveraient quelque noblesse.